Ils redonnent des couleurs à la house music : Beyoncé, avec le premier single de son nouvel album attendu fin juillet, mais aussi le rappeur canadien Drake sur son dernier disque. Un hommage pas toujours bien compris aux pionniers afro-américains de ce genre musical.
Exit le rap et le R’n’B : sur leurs dernières sorties, Drake et Beyoncé, en quête de renouvellement, s’inspirent de la house music, style en vogue sur le dance-floor dans les années 1990. Le Canadien a tiré le premier avec l’album Honestly, Nevermind le 17 juin, précédant de quatre jours Break my soul, single de l’Américaine.
« Je suis un peu sidéré : qui avait vu venir ça ?« , commente David Blot, journaliste français et organisateur dans les années 90 des fameuses soirées house Respect, exportées de Paris à New York. « Drake avec Passionfruit (2017) touchait un peu à la house mais, là, c’est choquant, dans le bon sens du terme. Et, Beyoncé, c’est carrément dance, même si Formation (2016) avait déjà des couleurs un peu house« , poursuit le co-auteur du roman graphique Le chant de la machine, dédié à l’histoire de la house.
Des critiques erronées
Les deux stars sont bien placées dans les charts, en dépit d’un accueil parfois difficile. Car certains, par ignorance, n’ont pas perçu dans ce geste l’hommage aux pionniers afro-américains oubliés de ce courant musical. Drake fut ainsi ciblé sur les réseaux sociaux, sur fond de supposée trahison envers la communauté afro-américaine (dont son père est issu). A l’image de ce tweet: « Qu’est-ce que c’est que cet album pour blancs de Drake ? C’est pour les clubs d’EDM« .
L’EDM, « Electronic dance music », est une expression qui ramasse la musique électro la plus commerciale. Dans les années 1990, Ace of Base, groupe suédois à hits, était un des symboles de ce qu’on nomme aussi l’Eurodance, excroissance de la house.
Mais Questlove, batteur américain de The Roots, véritable bible musicale, a recentré le débat sur ses réseaux sociaux, partant à la rescousse de « D&B », soit Drake et Beyoncé. Le musicien y dénonce d’abord un « dédain » envers l’importance de la culture noire dans l’électro. Et se dit heureux « que D&B mènent la charge« . Car la house music a été inventée par des DJ-producteurs afro-américains.
« Je suis un peu sidéré : qui avait vu venir ça ? », commente David Blot, journaliste français et organisateur dans les années 90 des fameuses soirées house Respect, exportées de Paris à New York. « Drake avec Passionfruit (2017) touchait un peu à la house mais, là, c’est choquant, dans le bon sens du terme. Et, Beyoncé, c’est carrément dance, même si Formation (2016) avait déjà des couleurs un peu house », poursuit le co-auteur du roman graphique Le chant de la machine, dédié à l’histoire de la house.
Les deux stars sont bien placées dans les charts, en dépit d’un accueil parfois difficile. Car certains, par ignorance, n’ont pas perçu dans ce geste l’hommage aux pionniers afro-américains oubliés de ce courant musical. Drake fut ainsi ciblé sur les réseaux sociaux, sur fond de supposée trahison envers la communauté afro-américaine (dont son père est issu). A l’image de ce tweet: « Qu’est-ce que c’est que cet album pour blancs de Drake ? C’est pour les clubs d’EDM ».
L’EDM, « Electronic dance music », est une expression qui ramasse la musique électro la plus commerciale. Dans les années 1990, Ace of Base, groupe suédois à hits, était un des symboles de ce qu’on nomme aussi l’Eurodance, excroissance de la house.
Mais Questlove, batteur américain de The Roots, véritable bible musicale, a recentré le débat sur ses réseaux sociaux, partant à la rescousse de « D&B », soit Drake et Beyoncé. Le musicien y dénonce d’abord un « dédain » envers l’importance de la culture noire dans l’électro. Et se dit heureux « que D&B mènent la charge ». Car la house music a été inventée par des DJ-producteurs afro-américains.
Elle est née précisément à Chicago dans les années 1980, au club The Warehouse où officiait Frankie Knuckles, DJ-producteur afro-américain décédé en 2014. L’anecdote est célèbre. Un jour, Knuckles voit sur la devanture d’un bar : « Ici on joue de la house music ». Il demande à la personne qui l’accompagne ce que ça signifie : « C’est la musique que tu joues au Warehouse, Frankie ! » A l’époque, les habitués du club se donnaient rendez-vous à la « House », diminutif du Warehouse. Knuckles disait modestement : « Les gens ne voulaient plus de disco, on leur a donné une autre musique ».
Knuckles, un nom tombé dans l’oubli aux Etats-Unis, comme ceux d’autres de ses pairs, Ron Hardy, Marshall Jefferson (et son fameux The House Music Anthem Move Your Body, ci-dessus) ou Larry Heard alias Mr Fingers (ci-dessous). « Aux USA, cette musique est restée longtemps dans l’indifférence, sans doute à cause des liens avec les communautés noire, latino, gay des scènes de New York, Chicago ou Detroit (techno, pour cette ville) », complète David Blot, voix de la station Radio Nova en France.
Dans Break my soul, Beyoncé sample un standard de dance music des années 90, Show me Love de Robin S. De quoi se demander si le futur album de Queen B, Renaissance, annoncé pour le 29 juillet, sera entièrement house.
L’album sonnera en tout cas très club, selon les indices de Vogue, seul média à avoir eu le privilège d’écouter le disque chez la chanteuse. Pour la séance photo, elle voulait évoquer « la scène garage des années 90 » et les « excès des années 80 », selon le magazine. La garage house est une branche musicale qui renvoie au Paradise Garage, club mythique de New York des années 70/80 où officiait Larry Levan (décédé en 1992), DJ afro-américain, mentor de Knuckles.
Francetvinfo via CONGO PUB online