C’était le 5 septembre 1972 pendant les Jeux olympiques de Munich en Allemagne. Huit membres de l’organisation terroriste palestinienne Septembre noir pénétraient dans un appartement de la délégation israélienne, tuant deux athlètes israéliens et prenant neuf autres membres de la délégation en otage, dans l’espoir de les échanger contre 232 prisonniers palestiniens. En fin de compte, tous les athlètes israéliens étaient tués. Un dénouement sanglant dont les autorités ouest-allemandes ont été tenues en partie responsables. Et le contentieux entre les autorités allemandes et les familles des victimes n’est toujours pas réglé.
Cinquante ans après, les familles des onze athlètes israéliens tués lors des JO de Munich ne décolèrent pas, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Elles réclament des excuses publiques pour ce qu’elles qualifient d’erreurs et de mensonges des autorités allemandes. Elles exigent également d’ouvrir toutes les archives de cette affaire, et aussi ce qu’elles considèrent comme une juste compensation pour chacune des familles des victimes.
Selon des sources allemandes, Berlin aurait proposé 10 millions d’euros, incluant les quelque 4,5 millions déjà versés pour les 23 membres directs des athlètes assassinés. Une offre qualifiée d’insulte par le porte-parole des familles qui décline à ce stade l’invitation à se rendre aux cérémonies commémoratives le 5 septembre prochain.
Des regrets en Bavière
À l’époque, l’intervention des services de sécurité allemands s’était achevée par la mort de tous les otages, ainsi que d’un policier ouest-allemand et de cinq auteurs de l’attaque. Dans un article magazine le quotidien Yediot Aharonot affirme ce week-end que les Allemands ont durant toute cette période caché la vérité, et notamment l’accord passé avec l’organisation palestinienne : pas d’opération sur le territoire allemand en échange de la libération des trois terroristes capturés.
La Bavière a déploré vendredi que les familles des victimes aient décidé de boycotter les commémorations marquant le 50e anniversaire de la tragédie. « Nous regrettons vivement cette réponse négative », a indiqué à l’AFP un porte-parole du cabinet de Markus Söder, dirigeant de la Bavière qui organise ces cérémonies prévues le 5 septembre dans la capitale de cet État régional allemand. « Des négociations continuent d’être menées avec l’objectif de parvenir à un résultat positif », a-t-il ajouté.
RFI via CONGO PUB Online