Un an après la chute de Kaboul et l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan, une délégation talibane du ministère de l’Industrie et du commerce est arrivée ce lundi 15 août à Moscou. Bien que la Russie n’ait pas officiellement reconnu ce gouvernement, tout comme l’ensemble de la communauté internationale, à l’exception du Pakistan, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, la Russie demeure l’un des rares pays à vouloir, coûte que coûte, maintenir le dialogue avec le mouvement fondamentaliste. Cette stratégie vise plusieurs objectifs.
Moscou a été l’une des seules capitales, avec Pékin, à maintenir son ambassade ouverte à Kaboul après l’arrivée au pouvoir du mouvement fondamentaliste.
La Russie décrit son approche comme purement pragmatique : le retour des insurgés en Afghanistan est une réalité avec laquelle il faut composer.
Le dialogue russo-taliban est maintenu, pour plusieurs raisons qui sont dans l’intérêt de Moscou. Sécuritaires d’abord, pour éviter que le Tadjikistan ou d’autres pays d’Asie centrale deviennent les cibles de mouvements terroristes comme la branche du Khorassan de l’État islamique.
Empêcher la propagation du terrorisme, le trafic de drogue ou l’afflux de réfugiés dans sa zone d’influence constitue donc une priorité pour le Kremlin, qui cherche aussi, en cette période de tensions accrues avec Washington, à écarter autant que possible les installations militaires américaines de l’Asie centrale.
RFI Via CONGO PUB