Dimanche 21 août, le président bolivien Luis Arce a annoncé l’indemnisation de plus de 1 700 victimes des dictatures qui ont ensanglanté le pays de 1964 à 1982. Un accord a été signé entre le chef de l’État et les associations de victimes. Après 10 ans d’attente, une partie des victimes sera indemnisée, a promis le gouvernement bolivien.
1 714 personnes exactement seront indemnisées pour avoir été victimes des dictatures militaires en Bolivie. Le pays, comme tous ses voisins, a vécu le Plan Condor à partir des années 1950, une opération soutenue par les États-Unis de répression politique au cœur de l’Amérique Latine pour éviter que la gauche ne s’installe au pouvoir. Les opposants étaient tués, torturés ou bien disparaissaient du jour au lendemain. Les victimes et leurs familles se battaient donc depuis une dizaine d’années pour toucher la réparation qui leur était due depuis une loi de 2004.
Encore plus de 4 500 dossiers à examiner
Mais il reste encore du chemin pour en terminer avec les crimes des dictatures, comme l’explique Victoria Lopez, torturée jusqu’à perdre l’enfant qu’elle portait : « Ne nous effacez pas de l’histoire. Nous avons survécu aux crimes du Plan Condor et nous voulons que les enquêtes continuent afin que ceux qui ont commis ces crimes de lèse humanité ne restent pas impunis. Et n’oublions pas nos camarades dont les cas sont toujours en suspens, ceux qui sont victimes, mais dont les dossiers n’ont pas encore été traités. »
Car ils sont plus de 4 500 à encore demander que leurs dossiers soient examinés pour recevoir une même compensation. Environ 14 millions de dollars devraient être répartis entre les victimes. Dimanche, le chef de l’État a rendu hommage à ces défenseurs des droits humains, et il a promis de ne pas les oublier.
Alice Campaignolle
RFI via CONGO PUB Online