Trois mois après le retour des travaillistes au pouvoir, le nouveau gouvernement australien a annoncé, mercredi 24 août, sa volonté de délivrer des permis d’exploration pétrolière en haute mer, sur une superficie supérieure à celle de pays comme la Suisse, le Danemark ou l’Estonie. Il affirme pourtant que le réchauffement climatique est un enjeu de sécurité nationale.
Il y a seulement trois semaines, le gouvernement travailliste se félicitait d’avoir fait adopter au Parlement une loi sur le changement climatique, relevant significativement les objectifs de réduction des émissions de l’Australie. Des ambitions que les défenseurs de l’environnement estiment d’ores et déjà abandonnées, alors que le même gouvernement vient d’annoncer qu’il souhaitait délivrer des permis d’exploration pétrolière couvrant une surface de près de 47 000 km2 en haute mer.
Cette contradiction n’en est pas une, d’après le Premier ministre Anthony Albanese. « Nous avons un plan pour diversifier notre mix énergétique et réduire nos émissions. Ce plan prévoit que les énergies renouvelables représenteront 82% de notre mix énergétique d’ici à 2030. Mais cela ne signifie pas qu’on puisse immédiatement arrêter d’utiliser des énergies carbonées », estime-t-il.
Le ministère de l’Industrie a précisé que ces permis d’exploration ont pour but de sécuriser les approvisionnements énergétiques de l’Australie. Et tant pis si même l’Agence internationale de l’énergie a prévenu l’an dernier qu’il ne fallait plus ouvrir un seul nouveau forage pétrolier si l’on voulait avoir une chance de tenir les engagements pris lors de la COP21, à Paris.
Grégory Plesse
RFI Via CONGO PUB Online