Plus de 200 personnes ont été interpellées en Chine dans le cadre d’un vaste scandale financier qui a laissé des milliers de déposants sur la paille. Les autorités de la province du Henan accusent un gang de criminels d’être derrière les malversations.
La liste des suspects est à la mesure du scandale : 234 personnes ont été arrêtées, selon une annonce de la police du Henan, lundi 29 août. Toutes sont soupçonnées d’être impliquées dans une arnaque qui a conduit des milliers de petits épargnants à se jeter dans la gueule des tire-sous, des « voyous » même, selon la presse locale, qui promettaient des taux d’intérêts annuels pour le moins inhabituels – 13 à 18% – et dont les intéressés ne verront jamais la couleur.
« Code rouge » et hommes en blanc
Depuis que l’affaire a éclaté en avril dernier, des dizaines de milliards de yuans sont gelés, des établissements bancaires sont au bord de la faillite et les déposants ne décolèrent pas. Ces derniers ont manifesté à plusieurs reprises devant le siège des banques. Mais quand cela a été possible, car les autorités locales ont tout fait pour étouffer le scandale, allant jusqu’à détourner les passes sanitaires santé de leur usage, qui ont viré au « rouge » pour bloquer les manifestants.
En juillet dernier, de mystérieux « hommes en t-shirts blancs » sont même intervenus pour tenter de disperser les protestataires. Depuis, des fonctionnaires ont été sanctionnés et les autorités ont commencé à rembourser les clients lésés.
De nouveaux remboursements viennent d’être annoncés par le régulateur des banques et assurances du Henan, rapporte l’agence Chine Nouvelle. Mais les petits épargnants sont toujours invités à se taire. « J’ai été »marqué » et les autres aussi ; ils nous écoutent, ils nous suivent. On ne peut toujours pas parler aux journalistes », nous écrivait le week-end dernier l’un d’entre eux sur la messagerie WeChat, en effaçant ses messages un par un après les avoir envoyés.
RFI via CONGO PUB Online