Des sources humanitaires et des témoins ont rapporté lundi des affrontements à mi-chemin entre Kobo et la ville de Weldiya, située à une cinquantaine de kilomètres plus au sud en territoire amhara et considéré comme un carrefour clé. Cet axe permet aux Tigréens de s’ouvrir la voie menant à la capitale Addis-Abeba au sud et une route menant au cœur de la région amhara. Un témoin originaire de Kobo, déplacé à Weldiya a rapporté à l’AFP avoir entendu lundi des tirs à l’arme lourde et évoque « d’intenses combats non loin » de là, rapporte notre correspondante régionale, Florence Morice.
Les rares sources sur place évoquent une grande violence et des civils fuyant la ligne de front. Les forces rebelles affirment y avoir repoussé l’offensive gouvernementale déclenchée en direction de leur capitale, Mekele.
« Neutraliser » les menaces à la sécurité du Tigré
Au cours d’une conférence de presse, lundi, Getachew Reda, le porte-parole du TPLF, s’est félicité que ses troupes aient réussi à « résister » à l’ « offensive » lancée selon lui par Addis-Abeba contre le Tigré. Il a juré mardi 30 août que leurs forces « continueraient de progresser », affirmant que l’objectif de la « contre-offensive » du TPLF n’est pas de « contrôler » de nouveaux territoires en région Amhara, mais de « neutraliser » quiconque menacerait la sécurité du Tigré.
À l’heure où nous parlons, une partie significative du nord du Wollo est entre nos mains. Nous n’avons pas d’intérêt particulier à contrôler tel ou tel secteur. Mais tant que les forces qui ont été déchaînées contre nous continuent de menacer la sûreté et la sécurité de notre peuple, nous continuerons de prendre les mesures appropriées pour neutraliser cette menace. Que la neutralisation de cette menace nous conduise dans certaines parties de l’État de l’Amhara ou de l’Afar, c’est un autre sujet. Mais il semble bien que nous ne puissions tout simplement pas compter sur la communauté internationale pour contenir Abiy Ahmed et ses chiens de guerre pour notre sûreté et notre sécurité, à l’évidence. Nous ne devons compter que sur nos propres forces, non seulement pour neutraliser la menace, mais aussi pour nous prémunir contre des menaces similaires, qu’elles viennent du Nord, de l’Est, de l’Ouest ou du Sud, peu importe.
RFI via CONGO PUB Online