Le premier lancement avait été annulé, lundi, au dernier moment, en raison d’un problème technique. La mission américaine Artemis-1 doit propulser la capsule Orion sans équipage jusqu’en orbite autour de la Lune.
Après une première tentative ratée, lundi, à cause d’un problème technique, la NASA, l’agence spatiale américaine, a annoncé, mardi 30 août, qu’elle tenterait de lancer vers la Lune sa nouvelle mégafusée, samedi.
« Nous nous sommes mis d’accord pour changer notre date de décollage pour samedi, le 3 septembre », a déclaré lors d’une conférence de presse Mike Sarafin, chargé à la NASA de la mission Artemis-1, qui doit marquer le début du programme américain de retour sur la Lune.
Le décollage du Space Launch System (SLS) – la plus puissante fusée du monde – se fait du centre spatial Kennedy, en Floride.
La fenêtre de tir commence à 14 h 17 (20 h 17 à Paris) et s’étend sur deux heures. Un responsable météorologique a averti que la probabilité de conditions non favorables, comme des précipitations ou des orages, était pour le moment élevée, la quantifiant à environ 60 %. Il s’est toutefois déclaré « optimiste », concernant une possibilité de décollage, en passant entre les gouttes.
Un problème de refroidissement sur l’un des moteurs
Le lancement de la fusée avait été annulé, lundi, au dernier moment à cause d’un problème de refroidissement de l’un des quatre moteurs principaux, sous l’étage principal. Ces moteurs RS-25 doivent être refroidis pour ne pas subir de choc avec le carburant ultrafroid lorsqu’ils sont allumés. Mais l’un d’eux n’arrivait pas à atteindre la température souhaitée. Celle-ci est atteinte, en laissant s’échapper une petite partie du carburant cryogénique sur les moteurs.
Les équipes de la NASA suspectent un problème lié à un capteur possiblement défectueux, a déclaré John Honeycutt, chargé du programme SLS. « La façon dont le capteur se comporte n’est pas cohérente avec la physique de la situation », a-t-il expliqué, en précisant qu’un tel souci n’était pas « vraiment inhabituel ».
Les équipes prévoient donc de récolter assez de données par ailleurs, à l’aide d’autres instruments, pour s’assurer du bon refroidissement du moteur. Il est également prévu de commencer plus tôt le refroidissement des moteurs dans le compte à rebours.
Des milliers de personnes avaient fait le déplacement, lundi, pour assister au spectacle, dont la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris. Un problème de fuite au moment du remplissage des réservoirs de carburant avait également été observé, et même s’il avait pu être surmonté, les équipes de la NASA travailleront aussi à le régler d’ici à samedi.
Etablir une présence humaine durable sur la Lune
La mission Artemis-1 doit propulser la capsule Orion sans équipage jusqu’en orbite autour de la Lune, afin de vérifier que le véhicule est sûr pour de futurs astronautes – dont la première femme et la première personne de couleur qui marcheront sur la surface lunaire.
Après quarante-deux jours dans l’espace, l’objectif principal est de tester le bouclier thermique de la capsule lors de son retour dans l’atmosphère terrestre, à près de 40 000 km/h et une température moitié aussi chaude que la surface du Soleil.
Seuls des mannequins prendront place à bord, équipés de capteurs enregistrant vibrations et taux de radiations. La capsule s’aventurera jusqu’à 64 000 km derrière la Lune, soit plus loin que tout autre vaisseau habitable jusqu’ici.
Après cette première mission, Artemis-2 emportera en 2024 des astronautes jusqu’à la Lune, sans y atterrir. Un honneur réservé à l’équipage d’Artemis-3, en 2025 au plus tôt. Le but est d’établir une présence humaine durable sur la Lune, afin d’apprendre à vivre dans l’espace lointain et de tester toutes les technologies nécessaires à un aller-retour vers Mars.
Le Monde avec AFP via CONGO PUB Online