Le décollage de la nouvelle méga-fusée de la Nasa vers la Lune a de nouveau été annulé au dernier moment samedi 3 septembre, pour la deuxième fois en moins d’une semaine. Le retour sur la Lune intéresse aussi la Chine qui ne cache pas ses ambitions.
Les fusées « Longue Marche » n’ont pas chômé ce week-end en Chine -mise en orbite d’un nouveau satellite de télédétection depuis la base de Jiuquan dans le nord-est du pays, et dans l’île de Hainan à l’extrême sud-est, préparation du lanceur qui doit transporter le dernier module de la station spatiale chinoise le mois prochain-. Les Chinois ont toujours la tête dans les étoiles et la Lune n’est pas loin. Même si l’objectif de marcher un jour sur le satellite terrestre reste flou.
Objectif lune 2030
Les médias d’État évoquent désormais l’horizon de 2030, quand Pékin parlait de 2024 au début de la construction de Tiangong. La station spatiale chinoise, rebaptisée le « Palais céleste » en mandarin devrait être achevée dans les prochaines semaines avec l’envoie du module Mengtian en octobre. Ce qui devrait permettre au taïkonautes des missions Shenzhou 14 et Zhenzou15, d’effectuer un premier relais d’équipage en orbite d’ici à la fin de cette année. Les étapes pour décrocher la Lune ont pour l’instant été couronnées de succès.
Face cachée et pôle Sud
2013, c’est le début des missions Cheng’e. C’est aussi le début de l’engouement du public chinois pour les petits robots motorisés Yutu -les « lapins de jade » en mandarin. Le nom a été emprunté à une légende orientale, mais l’ambition lunaire est bien réelle et se concrétise par le premier grand saut de l’un de ces engins vers l’astre de la nuit en 2013.
En 2014, ce sont les premiers tours de roue dans la poussière lunaire d’un mini -rover Made in China. En 2019, un autre mini-rover chinois se pose sur la face cachée de la Lune, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Puis en 2020 : un autre robot y retourne et ramène des échantillons de cratères lunaires sur terre.
La prochaine étape est le pôle Sud de la Lune, fait savoir l’agence spatiale chinoise, avec des missions jusqu’à 2026 qui doivent préparer le terrain aux futurs vols habités et un projet de station internationale de recherches sur la Lune construit en partenariat avec la Russie.