Australie: la prévention contre les attaques de crocodiles dans le Queensland fait polémique

par admin9775

En Australie, le gouvernement du Queensland, au nord-est du pays, souhaite mieux protéger la population contre les attaques de crocodiles, et compte pour ce faire adopter une politique d’abattage systématique des plus gros d’entre eux, ceux mesurant plus de 2,40 mètres. Une proposition qui suscite la controverse. 

Grégory Plesse

Pour réduire les attaques de crocodiles, il suffit d’abattre les plus gros, et donc les plus dangereux. C’est la logique, a priori imparable, adoptée tout récemment par le gouvernement du Queensland. 

Sauf qu’en réalité, c’est le contraire qui risque de se produire, d’après plusieurs experts à l’origine d’une pétition s’opposant à cette politique d’abattage systématique. Plus de 10 000 personnes ont déjà signé le texte.

Vers une guerre de succession entre crocodiles ?

Ils font valoir qu’une telle stratégie pourrait créer au sein de la population un faux sentiment de sécurité et les pousser à adopter des comportements dangereux dans des zones où vivent de nombreux crocodiles. Ils notent par ailleurs qu’abattre les plus gros crocodiles, cela à revient à supprimer les mâles dominants, et donc à déclencher une guerre de succession entre crocodiles plus jeunes et à exacerber leur agressivité. 

Enfin, si les risques d’attaques sont bien réels, ils n’augmentent pas. On recense entre 20 000 et 30 000 crocodiles dans le Queensland, un chiffre qui reste stable depuis l’introduction, dans les années 1970, de mesures de protection de l’espèce. Moins de 1% des oeufs finiront par devenir des adultes en âge de se reproduire, il y a donc naturellement un énorme écrémage. Avant de devenir des machines à tuer sans prédateur, ces animaux sont extrêmement vulnérables, à l’état d’oeuf bien sûr (en Australie, les humains prélèvent de façon raisonnée les oeufs dans des nids en pleine nature), mais aussi pendant la première année de leur vie, où ils sont à peu près aussi gros que des lézards et constituent le menu des oiseaux, des gros poissons, mais aussi des crocodiles.

Quant à la dernière attaque mortelle, elle remonte à 2017, d’après le bureau australien des statistiques.

C’est pour la même raison qu’on estime que l’élevage des crocodiles n’a aucun impact sur la population: en Australie, on prélève (de façon raisonnée) les oeufs dans des nids en pleine nature, parce que de toute façon, 99% d’entre eux mourront avant d’atteindre l’âge de se reproduire (et aussi parce que des crocos adultes, ça bouffe des dizaines de kilos de viande fraîche par jour, ce qui est très onéreux). 

Enfin, les plus grands experts crocodiliens défendent leur exploitation comme un mal nécessaire, car ils estiment qu’en tirer un avantage économique, c’est le seul moyen de faire accepter aux populations locales le fait de vivre à proximité d’animaux qui peuvent les tuer, et les retenir de juste les dégommer à coups de fusil en cas d’attaque. 

Grégory Plesse

RFI via CONGO PUB Online

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