La rentrée scolaire a été perturbée lundi dans une zone de l’est de la RDC, en raison de l’occupation de nombreuses écoles par des déplacés de guerre, a constaté une équipe de l’AFP.
A Rutshuru, des déplacés et leurs enfants tenant des bâtons ont barré en début de matinée la voie aux écoliers accompagnés de leurs parents qui tentaient de rejoindre les salles des cours transformées depuis quelques mois en habitations pour ceux qui ont fui la guerre.
«C’est ici où nous vivons car nous n’avons nulle part où aller. Cette classe est notre maison. Maintenant on veut nous chasser d’ici, pour aller où maintenant ? Nous ne voulons pas dormir à la belle étoile, nous sommes des déplacés de guerre », a plaidé Fabiola Nyarahabwa, une déplacée lors de la manifestation.
Le président « Félix Tshisekedi et tous ses députés sont là parce qu’ils ont étudié. Nous demandons que Bunagana et nos villages soient libérés afin que nos enfants aussi rentrent à l’école », a protesté auprès de l’AFP Elizabeth, responsable des déplacés installés dans un stade qui héberge plus de 453 ménages.
A l’intérieur des salles des cours de l’école Rugabo, comme dans d’autres visitées par une équipe de l’AFP, des pupitres sont complètement cassés. Ils servent de supports pour fixer des moustiquaires qui délimitent des espaces considérés comme des chambres à coucher des déplacés et leurs familles.
«Nous sommes en train d’étudier les possibilités pour que les élèves de Rutshuru centre puissent étudier avant-midi, que les [écoliers] déplacés étudient l’après-midi», a expliqué Luc Bakole Nyengeke, administrateur militaire du territoire de Rutshuru.
Bakole a toutefois reconnu la difficulté pour les déplacés de libérer chaque jour les salles pendant la journée.
La solution durable est «de demander à l’État congolais de finir cette guerre afin que nous puissions rentrer dans nos villages et permettre à nos enfants d’étudier parce que tous les enfants ont les mêmes droits, les nôtres ont aussi droit à une scolarisation», a exhorté Alexis Senga, un déplacé.
A Rutshuru, l’armée congolaise et les Casques bleus affrontent les rebelles du M23, pour « Mouvement du 23 mars » (M23), une ancienne rébellion vaincue en 2013 qui a resurgi en fin d’année dernière et que Kinshasa accuse d’être pilotée et soutenue par le Rwanda voisin.
L’est de la RDC est en proie aux violences depuis près de 30 ans en raison de la présence d’une centaine de groupes armés d’importances diverses.
Le360Afrique via CONGO PUB Online