Un homme a été tué mardi lors de la dispersion d’une foule hostile à un convoi de Casques bleus à Beni-ville, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de sources policière et onusienne.
« De retour d’une patrouille, les Casques bleus, escortés par les FARDC (Forces armées de la RDC), ont été assaillis par des manifestants à coups de pierres », lit-on dans un communiqué de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC).
« Des tirs de sommation ont permis de se frayer un chemin. Une personne a malheureusement perdu la vie. Une enquête conjointe avec les autorités congolaises permettra de déterminer les circonstances de ce décès », lit-on dans le communiqué.
Plus tôt dans la journée, un porte-parole de la police à Beni, Nasson Murara, avait indiqué que des motocyclistes avaient attaqué à coups de pierres et bloqué une colonne de véhicules des Casques bleus. Les Casques bleus avaient alors tiré pour se frayer un chemin.
« Malheureusement, une balle perdue a atteint un chauffeur qui est décédé », a indiqué M. Murara, parlant également de l’ouverture d’une enquête par la police judiciaire. La police a ouvert une enquête pour « identifier les auteurs de ces tirs », a-t-il ajouté.
Réclamer le départ des Nations unies
Cet incident intervient dans un climat national hostile aux Nations unies. La Monusco est accusée d’inefficacité dans la lutte contre la centaine de groupes armés qui sèment la terreur dans la région depuis près de 30 ans.
La police a invité la population de Beni à la patience et à la vigilance afin de dénoncer « les infiltrations des ennemis ».
« Les attaques contre les Casques bleus impactent négativement sur les appuis » fournis aux forces de défense et de sécurité congolaise, a déploré la Monusco. « Affaiblir la Monusco, c’est renforcer les forces négatives qu’elle combat avec ses partenaires congolais » (FARDC et police nationale congolaise), a-t-elle ajouté.
Le réseau des organisations de la société civile de Beni a « condamné ces tirs des Casques bleus sur la population », a déclaré à la presse son président Pépé Kavotha, estimant qu’il s’agissait d’un « mort de trop ».
Fin juillet, de violentes manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de l’est de la RDC, dont Beni et Butembo, pour réclamer le départ des Nations unies.
Trente-deux manifestants et quatre Casques bleus avaient été tués en une semaine, selon les autorités congolaises.
Africanews via CONGO PUB Online