Face à la pénurie de carburant à laquelle font face les consommateurs de la République Démocratique du Congo (RDC), les opérateurs du secteur estiment que la meilleure façon d’apporter une solution durable au problème, c’est le remboursement de 400 millions de dollars américains que doit l’Etat congolais aux sociétés pétrolières en termes de subvention. C’est ce qu’a déclaré le Directeur général de la Société pétrolière Okapi distribution, Simplice Mulumba, dans une récente sortie médiatique.
Simplice Mulumba estime que la solution à cette situation passerait également par le réajustement de prix du litre à la pompe afin de créer l’équilibre.
« Il suffit que le Gouvernement rembourse aux sociétés pétrolières le manque à gagner dû au système de subvention estimé à environ 400 millions de dollars américains, supprime ce système et fixe le prix réel pour que le problème soit résolu de manière efficace et durable », a-t-il expliqué.
Le pouvoir public apaise
Côté Gouvernement, on estime qu’il ne s’agit nullement d’une pénurie mais plutôt de la baisse drastique du volume de stocks physiques notamment dans le terminal SEP Congo.
« Le stock en place est bas. Cela pousse le système à mettre en place le plan de contingentement en attendant les navires qui arrivent. Les solutions sont en train d’être trouvées pour le jet, l’essence et le gasoil », indique Tony Chermani, conseiller technique Aval du ministère des Hydrocarbures.
Depuis quelques jours, la rareté des produits pétroliers provoque de longues files d’attente devant les stations-services afin d’espérer obtenir quelques litres de carburant. D’autres propriétaires de véhicules passent nuit devant les stations-services, espérant être servis.
Le secteur de l’aviation n’est pas non plus épargné. Plusieurs avions sont ainsi cloués au sol. Conséquence, les vols sont souvent annulés à la suite du manque de kérosène.
Un plan de Contingentement
Le Ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, a annoncé il y a quelques heures que c’est face à la « baisse sensible des stocks en essence » qu’il a dû mettre en place dans les stations-services un plan de contingentement avec la limitation du volume en litre par véhicule. Ce, afin de permettre la gestion transitoire de cette période passagère de la baisse de stock d’essence en attendant bien évidemment le ravitaillement escompté.
Dans un communiqué de presse publié à ce sujet, le ministère des Hydrocarbures précise que Kinshasa qui consomme plus ou moins 1 100 m3/jour est astreinte à 600 m3/jour…, dans le souci d’éviter la rupture totale pour l’essence ainsi que pour le jet.
« Le navire assurant le ravitaillement (en jet), déjà à Banana, a été réceptionné par la SOCIR depuis le samedi 3 septembre 2022. La cargaison devra remonter à Ango-Ango, aux environs de Matadi pour son acheminement vers Kinshasa. Ce qui devrait prendre une semaine. », peut-on lire dans le communiqué.
Concernant l’essence à la pompe, le ministère des Hydrocarbures annonce que la carence devrait prendre plus de temps, étant donné que le premier bateau est attendu le 14 septembre courant. Entre-temps, le Gouvernement « s’apprête à payer le manque à gagner des sociétés pétrolières pour leur permettre de s’approvisionner ».
« Le ministère des Hydrocarbures appelle la population au calme et la rassure du contrôle de la situation pour qu’elle redevienne à la normale », indique le communiqué du ministère des Hydrocarbures.
Olivier KAFORO
Zoomeco via CONGO PUB Online