C’est une nouvelle conséquence de la sécheresse au Moyen-Orient, la Syrie craint un retour du choléra. L’Organisation mondiale de la santé a mis en garde mardi 13 septembre contre le risque très élevé de propagation de la maladie. Le pays voisin, l’Irak, est déjà touché par le choléra depuis le début de l’été.
En Syrie, les provinces les plus touchées sont Alep dans le nord et Raqqa et Deir Ezzor dans le nord-est, sous contrôle kurde. À Deir Eizzor, la maladie se serait propagée à travers l’eau potable contaminée, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Les autorités auraient cessé de distribuer du chlore aux stations de pompages depuis trois mois.
Au total, cinq décès et des dizaines de cas ont déjà été comptabilisés. La maladie n’avait pas circulé dans le pays depuis 2009.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë qui provoque des déshydratations parfois mortelles. Elle se transmet par l’eau ou la nourriture.
L'Organisation mondiale de la Santé @WHO a mis en garde mardi contre le risque "très élevé" de propagation du #choléra en #Syrie https://t.co/YhP5KDOzMG https://t.co/NB1JjCpZMZ
— ArabNewsFR (@ArabNewsfr) September 13, 2022
Une réelle menace régionale
Déjà victime de la sécheresse provoquée par le changement climatique et les modifications du cours de l’Euphrate, après onze ans de guerre, la Syrie souffre d’une grave pénurie d’eau potable. Avant 2010, 98% des habitants des villes et 92% des habitants des communautés rurales avaient un accès sûr à l’eau salubre. Mais le conflit a endommagé environ les deux tiers des usines de traitement d’eau, la moitié des stations de pompage et un tiers des châteaux d’eau, selon un rapport du Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) datant d’avril.
Lundi, l’ONU a exhorté les pays donateurs à fournir d’urgence des fonds supplémentaires pour combattre l’épidémie. « Il s’agit d’une menace sérieuse pour la Syrie et la région », a déclaré le coordinateur de l’ONU en Syrie, Imran Riza.
L’Irak voisin a d’ailleurs annoncé faire face à une épidémie de choléra dès juin dernier. L’identification du virus demande des analyses poussées mais des milliers d’hospitalisations pour diarrhées aiguës ont été enregistrées dans le pays et au moins 1 000 cas et 5 décès reconnus.
Selon les estimations, il y a chaque année dans le monde entre 1,3 million et 4 millions de cas de choléra, causant entre 21 000 à 143 000 décès.
RFI via CONGO PUB Online