Après le variant Omicron, devons-nous craindre la lettre suivante de l’alphabet grec, soit un variant Pi ? Ce n’est pas si sûr: il semble qu’Omicron ait encore un bon potentiel de mutations en réserve, ce qui pourrait nous réserver des surprises cet hiver.
La raison est que les mutations qui ont conduit à Omicron ont rendu ce variant particulièrement efficace, par rapport aux Alpha, Beta et autres qui l’ont précédé. Plus de 50 mutations qui lui ont permis d’entrer dans nos cellules par d’autres chemins ou d’infecter des gens qui avaient été vaccinés ou déjà infectés. Tellement efficace en fait, qu’il a rapidement surclassé les autres variants, qui sont aujourd’hui pour ainsi dire disparus.
C’est presque une nouvelle espèce, commente dans le New York Times le virologue Darren Martin, de l’Université du Cap, en Afrique du Sud. « Les innovations génétiques vues dans Omicron étaient beaucoup plus profondes, comme si c’était une nouvelle espèce plutôt qu’une nouvelle souche. »
Comme le fait remarquer le journaliste Carl Zimmer dans ce reportage, entre le moment où l’Organisation mondiale de la santé avait assigné des lettres grecques aux variants et celui où Omicron était devenu le 13e variant de la liste, moins d’un an s’était écoulé. Or, depuis l’arrivée d’Omicron en novembre 2021, on n’est toujours pas passé à la lettre suivante.
Ce n’est pourtant pas comme si le coronavirus avait cessé d’évoluer. On a plutôt vu se succéder les sous-variants aux noms de code obscurs, comme B.1.1.529. Ce qui aurait pu n’être qu’une évolution normale d’un virus qui cherche à s’adapter à nos défenses, semble plutôt révéler un variant qui a une capacité supérieure à évoluer par rapport à ses prédécesseurs.
La dernière mauvaise nouvelle sur ce front s’appelle BA.2.75.2: dans une recherche pré-publiée -donc, qui n’a pas encore été révisée- le 19 septembre, une équipe sous la direction de l’Institut Karolinska, en Suède, décrit ce sous-variant comme étant -dans des tests sur des cellules- meilleur que les autres pour échapper aux traitements à base d’anticorps monoclonaux. Il n’a été identifié qu’en août, et il représente moins de 1% des infections. Mais il a des atouts pour surclasser les autres.
Et même si ce n’est pas lui qui le fait, rien dans l’histoire d’Omicron depuis 10 mois ne permet de croire que BA.2.75.2 « sera la fin de la ligne évolutive », résume Carl Zimmer. « Je ne pense pas qu’il va frapper un mur dans l’espace des mutations », renchérit un des co-auteurs de l’étude de l’Institut Karolinska.
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