« La police n’a pas assez de moyens pour faire son travail« , constate, sur TOP CONGO FM, le président de l’Assemblée provinciale de la ville de Kinshasa, Godé Mpoy, au moment où la capitale fait face à une recrudescence aux proportions inquiétantes du phénomène Kuluna, ces bandits urbains qui s’attaquent actuellement aux éléments de la Police dont l’un est mort le week-end dernier après avoir reçu plusieurs coups de machette sur la tête dans la commune de Kimbaseke.
« La Police a un sérieux problème de financement et de l’effectif. Pour une ville de presque 15 millions d’habitants, nous avons environ 13 mille policiers seulement. Et la police de Kinshasa ne reçoit qu’environ 20 mille dollars par mois« , révèle le député provincial Éric Bukula.
Abondant dans la même veine, le directeur de cabinet du gouverneur de la ville de Kinshasa tonne : « il faut que la Police soit renforcée en équipement, en matériel et en moyens ».
Qui interpeler ?
« À la rentrée parlementaire du 30 septembre, nous allons interpeller le ministre provincial de l’intérieur pour l’écouter », annonce le député Éric Bukula.
Par contre, le président de l’Assemblée provinciale de la ville de Kinshasa relève que « les provinces ont un pouvoir limité sur la Police. Comment interpeller quelqu’un (gouverneur Gentiny Ngobila) pour des choses que je connais et qui se trouvent dans le texte ? ».
Godé Mpoy rappelle que « la Constitution prévoyait que la ville de Kinshasa retienne à la source 40% des recettes générées. Ce qui n’est pas encore le cas. Le jour où la ville de Kinshasa sera autorisée à retenir à la source les 40%, on peut l’interpeller. Pourquoi on va poser des questions pour lesquelles j’ai déjà des réponses ?« .
Daniel Aselo face à ses responsabilités
« Selon la Constitution, la Police nationale relève du gouvernement central. Nous n’avons pas une mainmise directe sur la Police. Dans ces conditions-là, il n’y a que le gouvernement central qui peut résoudre le problème de la Police nationale », insiste le président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa.
Alors que plusieurs personnes exigent le départ de l’actuel commandant de la Police/Kinshasa, le Général Sylvano Kasongo, le député Éric Bukula pense le contraire.
« Il ne s’agit pas de qui est aux commandes. Le phénomène Kuluna a commencé depuis plusieurs années. C’est un problème structurel. Tant que cela ne sera pas résolu, ça sera difficile de combattre le phénomène Kuluna » peu importe celui qui sera à la tête de la Police à Kinshasa.
Le phénomène Kuluna « est une matière qui relève de la compétence partagée. Il faut qu’on mette en place des mécanismes urgents pour prendre en charge ce phénomène. La gestion de la sécurité urbaine, c’est aussi une question du gouvernement central. Une action concertée entre le gouvernement central et provincial mérite d’être déjà entamée pour la prise en charge de ce phénomène« , propose Me Freddy Bonzeke.
En attendant, Godé Mpoy « demande à la population de nous aider aussi. Ce qui est à la base du phénomène Kuluna, ce sont les débits de boissons interdites. Il faut commencer par fermer tout ça ».
Pour le transférer de ces bandits urbains dans d’autres prisons du pays comme Angenga et Bulowo, Me Freddy Bonzeke rassure : « il est seulement question de temps et de logistique. Kanyama Kasese n’avait plus la capacité de recevoir ces jeunes gens. Il fallait changer de direction ».
Pour le directeur de cabinet de Gentiny Ngobila, « le mieux à faire serait de les enrôler dans l’Armée. Ils vont subir la discipline militaire et vont faire la guerre ».
Toutes les tentatives pour joindre le ministère national de l’Intérieur n’ont pas abouti.
TOP CONGO via CONGO PUB Online