La République Démocratique du Congo (RDC) a obtenu la note BBB à long terme et A2 à court terme avec une perspective stable, soit la note 5.1 en 2022 et 5.5 en prévision de la note à long terme.
Ces résultats ont été dévoilés ce jeudi 29 septembre 2022 à Kinshasa par l’Agence de notation panafricaine Bloomfield Investment Corporation au cours de la 7ème édition de la Conférence Risque-Pays.
Pour avoir cette notation financière en monnaie locale, Bloomfield a élaboré un rapport Risque-pays RDC à partir d’une étude qui a évalué les paramètres tels que l’environnement économique (climat des affaires et performances macro-économiques); la gestion des finances publiques; la solidité du système monétaire et
financier ; l’environnement social et l’environnement politique.
Résultats clés de cette étude de Bloomfield
Primo : Climat des affaires
Ici, la RDC a obtenu la note 5 sur 10.
Selon le rapport, les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC) font preuve d’une forte volonté dans le cadre de l’amélioration de l’environnement des affaires du pays grâce à la conduite de certaines actions (réduction des frais de création d’une entreprise et des frais d’obtention des titres de propriété, mise en place du guichet unique national du commerce, baisse du taux d’imposition des
sociétés, etc.). Certes, les réformes mises en œuvre n’ont pas significativement amélioré le climat des affaires entre 2017 et 2019, mais l’Etat poursuit ses efforts afin de rendre le pays plus attractif.
Secundo : Performances macroéconomiques
A ce niveau, le pays a eu la note 6 sur 10 en raison du taux de croissance économique de la RDC qui s’est établi à 4,6% en moyenne annuelle entre 2017 et 2019.
En 2020, malgré l’apparition de la pandémie de
Covid-19, l’activité économique du pays a évolué au rythme positif de 1,7% (contre une récession
mondiale de 3,1% la même année).
La bonne résilience affichée par l’économie de la RDC devrait davantage se renforcer grâce à la diversification de l’économie.
Tertio : Gestion des finances publiques
Sur ce point, la République Démocratique du Congo (RDC) a obtenu la note 6 sur 10.
Le processus de réforme des finances publiques initiées par les autorités congolaises a permis au pays d’enregistrer une amélioration de ses recouvrements (+9 015 milliards de CDF entre 2017 et 2021) et de ses dépenses publiques
(+188% sur la même période).
En outre, le déficit budgétaire du pays s’est établi à 0,6% du PIB en moyenne sur la période, en dessous de la norme de 3% exigée par la SADC.
Par ailleurs, la dette publique du pays reste soutenable (13,6% du PIB en moyenne entre 2017 et 2021).
Quarto : Solidité du système financier
De ce point de vue, le pays de Tshisekedi a obtenu la note 4,5 sur 10.
La politique monétaire de la RDC est pilotée par la Banque Centrale du Congo. L’inflation a évolué de façon irrégulière sur les 5 dernières années, passant de 54,7% en 2017 à 4,6% et 15,8%, respectivement en 2019 et 2020, puis à 5,4% en 2021.
En outre, l’encours des crédits octroyés par le secteur bancaire est ressorti à 7561,7 milliards de CDF, soit une augmentation de 15,1% en glissement annuel. Cet environnement favorable à la dollarisation est de plus en plus évincé avec la dépréciation progressive du dollar américain par rapport au franc congolais dès l’année 2021.
Quinto : Risque socio-politique
De ce point de vue, la RDC a reçu la note de 4 sur 10.
Après plusieurs reports depuis 2016, les élections législatives, provinciales et présidentielles en RDC se sont tenues en 2018 dans un climat relativement apaisé. Par contre, la situation sécuritaire du pays demeure fragile en raison des attaques récurrentes de groupes rebelles, principalement dans la région Nord-Est.
Nadine FULA
ZOOM ECO via CONGO PUB Online