L’ancien président américain Barack Obama a sonné la charge, jeudi en Pennsylvanie, contre Donald Trump, au service de la candidate démocrate Kamala Harris. Un peu plus tôt, dans un quartier de Pittsburgh, il a tenté de convaincre ses « frères » afro-américains hésitant à rallier la vice-présidente.
Barack Obama a usé de tous ses talents d’orateur jeudi 10 octobre pour sonner la charge contre Donald Trump et livrer un plaidoyer pour la démocrate Kamala Harris, à moins d’un mois de la présidentielle américaine.
À Pittsburgh, en Pennsylvanie (nord-est des États-Unis), l’icône de la gauche américaine a vertement averti les électeurs face à la perspective d’une « élection serrée ». Dans une Amérique encore marquée par l’inflation post-Covid, « il y a beaucoup d’Américains qui galèrent. (…) Donc je comprends pourquoi les gens veulent du changement », a-t-il convenu.
« Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est que quiconque puisse croire que Donald Trump va bouleverser les choses d’une manière qui soit bonne pour vous », a lancé l’ex-président, dans ce berceau de l’acier américain qui fait partie de la poignée d’États-clés pour le scrutin du 5 novembre.
Mensonges électoraux, diatribes antimigrants, menaces sur la couverture santé, augmentation des droits de douane qui risque d’augmenter les prix pour les consommateurs : Barack Obama a livré un réquisitoire détaillé contre le milliardaire républicain, face à une foule qui a parfois hué Donald Trump.
« Ne huez pas ! Votez ! », a répliqué Barack Obama, vantant le « plan » proposé par Kamala Harris pour accorder des réductions d’impôts à la classe moyenne, aider les primo-accédants à la propriété et subventionner les créations de petites entreprises. « Kamala Harris est prête à faire le boulot », a-t-il insisté. « Nous n’avons pas besoin de quatre années supplémentaires d’arrogance, de maladresses, de fanfaronnades et de divisions », a-t-il estimé. « L’Amérique est prête à tourner la page. »
Message pour ses « frères » noirs
Barack Obama avait déjà présenté Kamala Harris en héritière avec le slogan « Yes, she can » lors de la convention démocrate cet été. Mais après l’effervescence provoquée par le remplacement impromptu de Joe Biden, la vice-présidente doit maintenant tenir la distance. Mercredi, une enquête d’opinion réalisée par l’université Quinnipiac notait des gains de Donald Trump dans trois États pivots stratégiques : le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie.
Les sondages montrent aussi depuis des semaines que certains Afro-Américains sont plus tentés par le tribun républicain qu’en 2020. Dans ce contexte, Barack Obama s’est arrêté dans un quartier de Pittsburgh avant son meeting, pour avertir ses « frères » hésitant à rallier Kamala Harris.
« Vous avancez toutes sortes de raisons et d’excuses », a-t-il tancé. « Cela me pose un problème. Cela me fait penser que vous n’aimez pas l’idée d’avoir une femme à la présidence. » Lors de son meeting, il a appelé les hommes en général à ne pas confondre « l’intimidation et le fait de rabaisser les gens » avec « un signe de force ».
Après son apparition à Pittsburgh, le premier président noir des États-Unis doit s’engager dans l’effort de collecte de fonds, enregistrer des publicités télévisées et téléphoniques, et voyager dans les six autres « swing states » pour la dernière ligne droite du scrutin.
Selon plusieurs médias, Kamala Harris devrait également bientôt faire intervenir l’ex-président Bill Clinton dans sa campagne, à partir du week-end prochain.
Trump vante son protectionnisme
De son côté, Donald Trump a mené une offensive protectionniste jeudi à Détroit, la capitale de l’industrie automobile dans le Michigan, dans le nord du pays. Il y a dénoncé le fait que les États-Unis avaient permis aux entreprises étrangères « d’envahir et de violer notre pays ».
« Je veux que les constructeurs automobiles allemands deviennent des constructeurs automobiles américains », a-t-il dit devant le Club économique de Détroit. « Ils nous envoient leurs voitures comme si nous étions une bande d’idiots. BMW, Mercedes, Volkswagen, par millions et millions et millions. On va plus se faire avoir, d’accord ? Maintenant, ils vont devoir jouer selon nos règles », a ajouté celui qui avait mené sous sa présidence une politique économique ultraprotectionniste.
Le tribun de 78 ans a également continué de polémiquer sur la gestion des récents ouragans : après la tempête meurtrière Helene, Milton a touché terre en Floride mercredi soir. « Espérons que le 20 janvier (date de l’investiture du prochain ou de la prochaine locataire de la Maison Blanche, NDLR), vous aurez quelqu’un qui vous aidera vraiment », a-t-il déclaré dans un message vidéo, après avoir agité de fausses informations sur ces deux catastrophes.
Donald Trump « trompe intentionnellement les gens dans leurs moments les plus désespérés », a critiqué Barack Obama depuis Pittsburgh. « Quand cela est-il devenu acceptable ? »
France 24 via CONGO PUB Online