Israël et le Hamas concluent un accord sur une trêve dans la guerre à Gaza et la libération d’otages

par admin9775

Israël et le Hamas ont accepté un accord pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération d’otages, a confirmé le Qatar, l’un des principaux médiateurs dans les négociations. Le président élu américain Donald Trump a confirmé « un accord sur les otages au Moyen-Orient ». Selon le Premier ministre qatarien, la trêve entrera en vigueur dimanche 19 janvier, avec la libération de 33 otages israéliens, contre la libération de près d’un millier de Palestiniens détenus en Israël.

Le cessez-le-feu à Gaza était attendu, il se concrétise mercredi 15 janvier, a indiqué une source, sous couvert d’anonymat, à l’AFP, affirmant qu’il a « été atteint à la suite de la rencontre du Premier ministre qatarien (Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani) avec les négociateurs du Hamas et, séparément, avec les négociateurs israéliens, dans son bureau ».

Le Premier ministre qatarien lui-même a confirmé les informations peu après. Selon Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, « l’accord entrera en vigueur le dimanche 19 janvier », avec une première phase qui « durera 42 jours »a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Doha le Premier ministre du Qatar, un des pays médiateurs, avec l’Égypte et les États-Unis.

Donald Trump a également confirmé l’accord de trêve entre Israël et le Hamas. « Nous avons un accord sur les otages au Moyen-Orient. Ils seront libérés bientôt », a annoncé le président élu américain sur son réseau Truth Social. « Cet accord épique n’a pu voir le jour que grâce à notre victoire historique en novembre », a estimé le républicain, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier.

D’abord silencieux, l’actuel locataire de la Maison Blanche Joe Biden s’est finalement dit « ravi » de la future libération des otages à Gaza. Le président américain, qui quittera le pouvoir lundi 20 janvier, a affirmé que cet accord était à mettre au crédit d’une « tenace et minutieuse » campagne diplomatique américaine.

Dès l’annonce de l’accord, des milliers de Palestiniens ont exulté et exprimé leur joie mercredi soir, dans une bande de Gaza plongée dans le noir et coupée du monde, sans électricité et sans eau, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. Plusieurs rassemblements similaires spontanés ont eu lieu à Deir el-Balah, ainsi que devant l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa et dans d’autres localités, selon des journalistes de l’AFP. Cela en dansant ou brandissant des drapeaux palestiniens.

Les Palestiniens célèbrent l'annonce d'un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, mercredi 15 janvier 2025.
Les Palestiniens célèbrent l’annonce d’un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, mercredi 15 janvier 2025. © Abdel Kareem Hana / AP

Malgré l’annonce de l’accord, le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a annoncé que des questions restaient « à régler » dans l’accord, mais qu’il espérait conclure « cette nuit ». « Plusieurs questions restent encore à régler dans l’accord et nous espérons que les détails seront finalisés cette nuit », a indiqué ce bureau dans un communiqué.

Le grand allié de Donald Trump a annoncé avoir remercié le président élu, ainsi que le président sortant Joe Biden. « Le Premier ministre Benyamin Netanyahu s’est entretenu avec le président élu américain Donald Trump et l’a remercié pour son aide à faire progresser la libération des otages », indique le communiqué, précisant que M. Netanyahu avait aussi parlé au téléphone avec le président sortant Joe Biden pour « le remercier aussi de son aide dans l’accord sur les otages ».

Côté israélien, l’accord ne fait pas l’unanimité. L’extrême droite israélienne a d’ores et déjà rejeté l’accord et dénonce une « capitulation ». Le ministre d’extrême-droite Bezalel Smotrich a dénoncé mercredi un accord « dangereux » pour Israël. « L’accord qui sera présenté au gouvernement est un accord mauvais et dangereux pour la sécurité de l’État d’Israël », a déclaré le ministre des Finances dans un communiqué. Il a précisé que les ministres de son parti voteront contre l’accord qui doit être validé jeudi par le gouvernement israélien.

Pour que l’accord soit formellement approuvé par Israël, le cabinet de sécurité et le gouvernement doivent le valider. Des votes sont prévus jeudi 16 janvier, a fait savoir un représentant israélien. En dépit de cette opposition de certains membres ultra-nationalistes du gouvernement, il est attendu que l’accord soit accepté par la coalition dirigée par Benyamin Netanyahu.

Du côté des familles des otages, l’inquiétude prime : à l’heure actuelle, l’accord n’est connu que dans ses grandes lignes et les noms des 33 premiers otages libérables n’ont pas encore été dévoilés.

De son côté, le Hamas a déclaré que l’accord était « le produit de la ténacité légendaire de notre peuple palestinien et de notre vaillante résistance dans la bande de Gaza depuis plus de 15 mois ». Le principal négociateur du groupe armé, Khalil al-Hayya, a toutefois déclaré que son mouvement « ne (pardonnerait) pas » les « souffrances » vécues par les Palestiniens durant la guerre : « Nous n’oublierons pas et nous ne pardonnerons pas », a dit ce responsable du mouvement, basé au Qatar.

Israël dit ne pas quitter « Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts »

Le cessez-le-feu initial sera mis en place à partir de dimanche 19 janvier, avec une première phase qui s’accompagnera d’un retrait progressif des troupes israéliennes du centre de la bande de Gaza ainsi que du retour des habitants palestiniens du nord de l’enclave chassés par les combats, a annoncé le Premier ministre qatarien. Dans cette phase, « Hamas libérera 33 captifs israéliens », a-t-il précisé. Cela « en échange de plusieurs prisonniers détenus dans les prisons israéliennes » : un chiffre qui pourrait dépasser le millier, selon deux sources proches des négociations.

Selon Joe Biden, la deuxième phase de l’accord concernera « une fin définitive de la guerre », ainsi que la libération des derniers otages, y compris les soldats, ainsi que le retour des corps des otages morts.

Deux sentiments se dégageaient de la conférence de presse donnée ce soir à Doha, rapporte notre correspondant régional, Joseph Clément. D’un côté, il y a le soulagement qu’un accord puisse être scellé, enfin. Et puis de l’autre, il y a une très grande prudence : cela ne sera qu’à partir de dimanche que l’on ne saura si oui ou non le cessez-le-feu entrera bel et bien en vigueur.

Comme une preuve que la prudence devait être de mise, Israël a mené des frappes après l’annonce de l’accord, tuant au moins 20 personnes dans la bande de Gaza mercredi soir, a annoncé la Défense civile de l’enclave. Dix-huit personnes ont été tuées dans trois frappes distinctes sur la ville de Gaza, a indiqué à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cet organisme chargé des opérations de secours. Deux autres personnes ont été tuées dans un raid aérien sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a-t-il ajouté.

Un responsable israélien a d’ailleurs prévenu qu’Israël ne quitterait « pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts ». Il reste encore une centaine de captifs israéliens à Gaza, mais on ignore combien sont encore vivants. Les noms de ces 33 premiers libérables ne sont pas encore connus. Au total, 251 Israéliens avaient été enlevés par le Hamas le 7 octobre.

Pression maximale à quelques jours de l’investiture de Donald Trump

Le cessez-le-feu pourrait par ailleurs mettre fin au cauchemar qui a duré 467 jours pour les 2,4 millions d’habitants de l’enclave palestinienne, dont la plupart ont fui leur foyer pour tenter d’échapper aux combats et aux bombardements. Les 15 mois de guerre ont fait au moins 46 707 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par les Nations unies. L’offensive d’Israël dans la bande de Gaza a débuté après l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023 et qui a fait 1 210 morts.

Selon des médias d’État égyptiens, une coordination était en cours pour « ouvrir le passage palestinien de Rafah afin de permettre l’entrée de l’aide internationale ». L’Égypte « se prépare à acheminer la plus grande quantité possible d’aide vers la bande de Gaza », a indiqué leur source de sécurité égyptienne.

En un peu plus de 15 mois de guerre, une seule trêve d’une semaine avait été observée fin novembre 2023, et les négociations menées depuis se sont heurtées à l’intransigeance des deux camps. Cet accord a été âprement négocié par les médiateurs internationaux, Qatar, États-Unis et Égypte, et conclu à quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Le milliardaire républicain a mis en place une politique de pression maximale sur les différentes parties. Donald Trump a récemment promis l’enfer à la région si les otages n’étaient pas libérés avant son retour. Il a également dépêché au Qatar et en Israël son émissaire pour le Proche-Orient : Steve Witkoff a alors mis les choses au clair avec Benyamin Netanyahou et martelé de finir avec les tergiversations. Cela, car Donald Trump voulait un accord et ce n’est pas négociable. C’est désormais obtenu.

À mesure que les négociations progressaient, Israël a multiplié les frappes meurtrières sur la bande de Gaza, affirmant viser des combattants du Hamas. Mercredi, 27 personnes ont encore été tuées, selon les secours, notamment à Deir el-Balah, dans le centre du territoire, et à Gaza-ville, dans le nord, où une frappe a touché une école abritant des déplacés.

RFI via CONGO PUB Online

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