La société civile du Nord-Kivu appelle à des limites claires dans les négociations avec le M23

par admin9775

 La société civile des territoires de Beni, Butembo et Lubero, dans la province du Nord-Kivu, a exprimé ses préoccupations et recommandations concernant les efforts diplomatiques en cours pour résoudre la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Lors d’une déclaration faite ce samedi 15 mars, ces forces vives ont appelé le gouvernement congolais à se fixer des limites claires à ne pas dépasser dans le cadre des négociations annoncées avec la rébellion du M23.

L’option militaire privilégiée, mais des négociations sous conditions

Richard Kirimba, vice-président de la société civile du territoire de Beni, a réaffirmé que l’option militaire reste, selon lui, la meilleure solution pour mettre fin à l’insécurité causée par le M23, un groupe rebelle soutenu par l’armée rwandaise. Cependant, face à l’annonce de pourparlers de paix sous l’égide de l’Angola, il a plaidé pour que ces négociations ne fragilisent ni la souveraineté ni l’intégrité de la RDC.

« Il serait important de se fixer des limites à ne pas dépasser : ne pas ouvrir la brèche à la déstabilisation de l’ordre constitutionnel chèrement acquis en RDC ; s’abstenir de signer des engagements exposant davantage à la violation de l’intégrité et de la souveraineté nationale de la RDC ; veiller à ce que le processus de dialogue ou de négociation ne soit pas un prétexte ou une justification pour consacrer l’impunité en blanchissant les crimes commis », a déclaré Richard Kirimba.

Des craintes liées à l’intégrité de l’armée et du territoire

La société civile a également insisté sur le fait que le dialogue ne doit pas permettre « l’introduction de nouveaux éléments étrangers dans l’armée congolaise » en dehors des cadres légaux de recrutement, afin de ne pas « détruire l’appareil sécuritaire du pays ». Elle a exprimé des craintes quant à l’éventuelle « implantation de populations non congolaises sur le territoire national » à l’issue de ces négociations, une préoccupation récurrente dans cette région frontalière du Rwanda.

Un contexte tendu à la veille des négociations

Ces recommandations interviennent alors que des négociations directes sont prévues mardi 18 mars entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle M23, sous la médiation du président angolais João Lourenço. Ces pourparlers, annoncés comme une étape cruciale pour résoudre la crise, suscitent à la fois de l’espoir et de la méfiance parmi les populations locales, qui subissent depuis des années les conséquences des violences et des déplacements massifs.

La société civile du Nord-Kivu a appelé à une vigilance accrue pour s’assurer que ces négociations ne compromettent pas les intérêts fondamentaux de la RDC. Elle a également réitéré son soutien à une solution durable qui garantisse la paix, la sécurité et la stabilité dans la région, tout en préservant la souveraineté nationale.

Un appel à la prudence et à la responsabilité

En conclusion, Richard Kirimba a souligné l’importance de ne pas sacrifier les principes constitutionnels et les droits des populations locales au nom d’un accord de paix précipité. « Nous devons veiller à ce que ces négociations ne soient pas une porte ouverte à de nouvelles vulnérabilités pour notre pays. La paix ne doit pas se faire au détriment de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale », a-t-il insisté.

Alors que la RDC s’apprête à engager des discussions cruciales avec le M23, les voix de la société civile du Nord-Kivu rappellent que tout accord doit être fondé sur la justice, la transparence et le respect des droits des Congolais.

Auteur : MN
Source : CONGO PUB Online

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