Sanctions contre le Rwanda : Tshisekedi salue une reconnaissance internationale de l’agression

par admin9775

Dans un entretien accordé au magazine français Le Figaro, le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a abordé plusieurs sujets cruciaux pour son pays, notamment les tensions avec le Rwanda, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, et les réformes en cours au sein des Forces armées de la RDC (FARDC). Ses déclarations révèlent à la fois les défis persistants et les efforts déployés pour stabiliser le pays.

Dialogue avec le Rwanda : une lueur d’espoir, mais des obstacles persistants

Interrogé sur sa récente rencontre avec le président rwandais Paul Kagame à Doha, sous médiation qatarie, Tshisekedi a décrit une ambiance « conviviale », tout en soulignant que le travail préparatoire avait été effectué par les émissaires qatariens. Cependant, il a insisté sur le fait que le préalable à toute avancée reste un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ».

Le président congolais a également réagi à l’échec des pourparlers avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, en Angola. Selon lui, le refus du M23 de participer aux discussions confirme que ce groupe est « un pantin » qui agit sur ordre et est « hostile à la paix ». Tshisekedi a affirmé que le M23 est motivé par une « soif d’enrichissement personnel », ce qui rend toute négociation directe avec eux infructueuse. « Il valait mieux discuter avec leur mentor », a-t-il déclaré, faisant allusion au Rwanda.

Tshisekedi a salué la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée à l’unanimité fin février, qui exige le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et la fin du soutien militaire au M23. Il a également approuvé les sanctions de l’Union européenne contre des militaires rwandais et des cadres du M23, les qualifiant de « confirmation que l’agresseur de la RDC s’appelle le Rwanda ».

Désarmement des groupes armés : une priorité

Concernant les autres groupes armés opérant en RDC, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Tshisekedi a réaffirmé son engagement à les désarmer. « Désarmement, démobilisation et réinsertion », a-t-il déclaré, soulignant que ce processus fait partie des initiatives de Nairobi visant à éradiquer tous les groupes armés, locaux ou étrangers, dans l’est du pays.

Le président a minimisé la menace posée par le FDLR, affirmant qu’il ne compte plus que « 750 activistes » et très peu d’anciens génocidaires. « Le FDLR ne pèse rien par rapport au M23 », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de se concentrer sur les groupes les plus destructeurs.

Réforme des FARDC : un défi majeur

Tshisekedi a également abordé la question de la réforme des FARDC, qu’il a décrites comme une armée « hétéroclite » et « non uniforme ». Selon lui, l’armée congolaise est un « fourre-tout » résultant de l’intégration progressive de divers groupes armés et milices. « La réformer, c’est le prix à payer pour la paix et la sécurité », a-t-il déclaré.

Le président a révélé que la solde des militaires a été augmentée, passant de 100 à 500 dollars par mois pour ceux en première ligne. Il a également mentionné des ajustements dans les contrats avec des partenaires chinois exploitant les ressources naturelles du pays, afin de financer cette réforme. Avec environ 100.000 soldats, les FARDC restent une force cruciale, mais leur transformation en une armée unifiée et professionnelle reste un défi de taille.

Un changement de ton sur l’armée

En 2019, Tshisekedi avait déclaré avoir trouvé une armée « structurée » en arrivant au pouvoir, tout en reconnaissant une certaine « diabolisation » de l’institution. Aujourd’hui, son discours a évolué, mettant en avant les lacunes et la nécessité d’une réforme en profondeur. Cette évolution reflète peut-être une meilleure compréhension des réalités sur le terrain après plusieurs années au pouvoir.

Un long chemin vers la paix

Les déclarations de Félix Tshisekedi dans Le Figaro montrent un président déterminé à résoudre les crises sécuritaires et à réformer les institutions de son pays. Cependant, les obstacles restent nombreux : le soutien rwandais au M23, la complexité de la réforme des FARDC, et la persistance de groupes armés dans l’est de la RDC.

Alors que la communauté internationale semble enfin prendre des mesures concrètes pour soutenir la RDC, Tshisekedi appelle à une paix définitive et à une coopération régionale renforcée. Pour les Congolais, ces efforts représentent un espoir, mais aussi un rappel que la route vers la stabilité et la prospérité reste longue et semée d’embûches.

Par MN
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