La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a tenu ce lundi 14 avril 2025 une audience dans le cadre de l’affaire Bukanga-Lonzo, impliquant l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, l’ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo Deogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain Christophe Krobler.
L’audience était consacrée à l’instruction de l’affaire. Dès l’ouverture, les conseils de Maître Matata Ponyo ont soulevé des exceptions d’incompétence matérielle de la Cour constitutionnelle ainsi que des fins de non-recevoir, arguments qu’ils avaient déjà présentés lors des précédentes audiences.

La défense a plaidé que cette juridiction n’était pas compétente pour connaître de cette affaire, invoquant 44 violations présumées de la Constitution dans la procédure engagée contre leur client.
La Cour a recentré les débats sur le cœur du dossier : la question de savoir si un montant de 204 millions USD a effectivement été décaissé par le Trésor public et transféré à la société Africom pour la gestion du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Cette interrogation constitue le fondement des accusations de détournement de fonds publics pesant sur les prévenus, dans le cadre de ce projet lancé en 2014 et dont la gestion financière a été fortement critiquée.
Après délibération, la Cour constitutionnelle a :
- Rejeté les exceptions d’incompétence et d’irrecevabilité soulevées par la défense
- Confirmé sa compétence pour instruire cette affaire
- Renvoyé l’audience au 23 avril 2025 pour permettre aux parties de compléter leurs arguments
Augustin Matata Ponyo, présent à l’audience, a réitéré sa position dénonçant un procès à motivation politique. « J’ai l’impression qu’on en veut à une personne, et c’est dommage », a-t-il déclaré devant la Cour.
Cette affaire, emblématique des enjeux de gouvernance économique en RDC, continue de susciter un vif intérêt tant sur le plan judiciaire que politique.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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