L’ancien Premier ministre et député national Augustin Matata Ponyo a officiellement notifié sa décision de ne plus comparaître devant la Cour constitutionnelle où il fait l’objet de poursuites. Cette position a été formalisée dans un courrier adressé au président de la Cour constitutionnelle, reçu ce lundi 21 avril 2025.
Dans sa correspondance, le président de la plateforme politique LGD invoque une décision prise par l’Assemblée nationale en séance plénière le 17 avril 2025. Les parlementaires ont estimé que les poursuites engagées contre lui dans l’affaire RP.0002 violent à la fois la Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Ils ont notamment souligné que ces poursuites concernent un député national bénéficiant de l’immunité parlementaire.
La plénière a en conséquence demandé à la Cour constitutionnelle de se conformer strictement aux procédures prévues par la Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Matata Ponyo affirme se plier à cette décision institutionnelle, précisant que seul le parlement est compétent pour statuer sur la levée éventuelle de son immunité parlementaire.
Cette position a été soutenue par son conseil juridique. Le professeur Mwene Songa, l’un de ses avocats, a exprimé son amertume quant au déroulement de la procédure. Il a dénoncé le non-respect des principes fondamentaux du procès pénal et l’absence d’écoute de la part des juges constitutionnels. « À quoi bon continuer à plaider quand les arguments juridiques sont systématiquement ignorés ? », s’est interrogé l’avocat, remettant en cause l’utilité même de sa présence dans ce dossier.
Cette décision intervient dans un contexte tendu entre les institutions de la République, alors que Matata Ponyo est poursuivi pour des faits présumés de détournement de fonds publics. L’affaire soulève des questions fondamentales sur l’équilibre des pouvoirs et le respect des immunités parlementaires en RDC.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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