Le Front Commun pour le Congo (FCC) a exprimé aujourd’hui sa plus ferme opposition à l’initiative du Ministre de la Justice visant à engager des poursuites contre l’ancien Président Joseph Kabila Kabange. Dans un communiqué incendiaire, la plateforme politique dénonce ce qu’elle qualifie de « nouvelle tentative de violation délibérée de la Constitution par le pouvoir en place ».
Un statut constitutionnel inviolable
Le FCC s’appuie sur l’article 104, alinéa 7 de la Constitution pour rappeler que Joseph Kabila, en tant qu’ancien Président élu de la République, bénéficie de droit du statut de sénateur à vie. « Ce statut constitutionnel est inaliénable, imprescriptible et ne saurait être remis en question pour quelque motif que ce soit », insiste le mouvement.
Les partisans de l’ancien chef de l’État estiment que cette immunité ne relève pas du domaine parlementaire mais bien constitutionnel, la plaçant ainsi hors de portée de toute procédure judiciaire ou administrative. « Ni le Bureau du Sénat, ni aucune autorité judiciaire ne peut porter atteinte à cette disposition sacro-sainte », martèle le FCC.
Une manœuvre politique dénoncée
Le communiqué fustige « la duplicité maladive » du pouvoir actuel, accusé de jouer un double jeu. « À l’international, on se présente en chantre de la paix pour séduire les puissances étrangères, tandis qu’en interne, on attise délibérément les tensions en s’attaquant aux fondements mêmes de notre République », dénonce le texte.
Le FCC met en garde contre les conséquences potentiellement désastreuses de cette initiative, alors que le pays traverse selon lui « une crise sécuritaire et de gouvernance sans précédent qui menace son unité nationale ». Le mouvement politique accuse l’exécutif de prendre des risques inconsidérés avec la stabilité du pays.
Un contexte politique explosif
Cette sortie musclée du FCC intervient dans un climat politique déjà tendu. Les observateurs notent l’escalade verbale entre partisans de l’ancien et du nouveau régime, tandis que la communauté internationale suit avec attention l’évolution de la situation en RDC.
Le FCC conclut son communiqué par un avertissement sans équivoque : toute tentative de poursuite contre Joseph Kabila serait considérée comme une violation flagrante de l’ordre constitutionnel et rencontrera une opposition farouche de la part de ses soutiens.
Perspectives
Cette nouvelle crise institutionnelle pose plusieurs questions :
- La recevabilité juridique des arguments du FCC
- L’équilibre des pouvoirs dans la démocratie congolaise
- Les implications politiques d’un possible affrontement judiciaire
- La réaction de la communauté internationale face à cette escalade
Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si cette affaire judiciaire potentielle se concrétisera ou si elle donnera lieu à des négociations politiques pour désamorcer la crise.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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