Dans un contexte marqué par les défis sécuritaires à l’Est de la RDC et les enjeux de développement continental, la République Démocratique du Congo et l’Éthiopie ont officialisé ce mardi 6 mai 2025 à Addis-Abeba un nouvel accord de coopération bilatérale. Cette signature intervient alors que les deux pays, berceaux historiques du panafricanisme, cherchent à revitaliser leurs relations après une période de relative stagnation.
La cérémonie de signature, présidée par la Ministre d’État congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner et son homologue éthiopien Gedion Timothewos Hessebon, marque un tournant dans les relations entre Kinshasa et Addis-Abeba. Cet accord complet couvre les domaines économique, technique, scientifique et culturel, créant un cadre institutionnel pour une coopération renforcée.
Cette avancée diplomatique s’inscrit dans la dynamique de la politique étrangère congolaise qui, depuis le début de l’année, multiplie les initiatives pour consolider ses partenariats africains. Elle fait suite à plusieurs missions régionales de la Ministre Wagner, notamment en Afrique du Sud, en Tanzanie et au Burundi, où avaient été abordées les questions de sécurité régionale et de gestion des réfugiés.
La visite officielle de la délégation congolaise, débutée le 5 mai, a permis des échanges approfondis avec les autorités éthiopiennes et une rencontre avec le nouveau Président de la Commission de l’Union Africaine. Ces discussions ont mis en lumière les complémentarités entre les deux économies, particulièrement dans les secteurs minier, agricole et des infrastructures.
Sur le plan historique, cet accord actualise un partenariat vieux de six décennies, remontant aux premières années des indépendances africaines. Il intervient à un moment où les deux pays jouent un rôle croissant dans les équilibres régionaux, l’Éthiopie comme puissance économique de la Corne de l’Afrique et la RDC comme pivot central du continent.
Les observateurs voient dans cet accord le potentiel de créer des synergies importantes, notamment dans le cadre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). Il pourrait également faciliter les échanges universitaires et le transfert de technologies, dans un contexte où les deux nations cherchent à diversifier leurs économies.
La mise en œuvre de cet accord sera suivie de près, avec l’établissement prochain de mécanismes de suivi conjoints. Pour la RDC en particulier, ce partenariat stratégique représente une nouvelle ouverture vers l’Est africain, complétant ainsi son réseau d’alliances régionales.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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