Alors que la procédure parlementaire visant la levée d’immunité de Joseph Kabila entre dans une phase décisive, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) hausse le ton. Dans une déclaration publiée ce jeudi, Patrick Nkanga, rapporteur du bureau politique du parti, dénonce un « acharnement » contre l’ancien chef de l’État et alerte sur les conséquences que cela pourrait avoir pour la démocratie congolaise.
« L’attitude affichée contre l’ancien Président Joseph Kabila ainsi que son Parti Politique, le PPRD, sont des vrais traumatismes pour l’avenir de notre démocratie, et partant, un signal malheureux pour la démocratie en Afrique », a-t-il affirmé.
Selon lui, Joseph Kabila, en tant que premier président à avoir quitté le pouvoir dans le respect des prescriptions constitutionnelles, ne mérite pas d’être traité comme un « paria ». Il juge cette situation préjudiciable à la culture démocratique naissante en RDC, estimant qu’elle pourrait servir de jurisprudence dangereuse à l’échelle du continent.
Une « fragilisation de la démocratie »
Poursuivant sa dénonciation, Patrick Nkanga critique fermement la démarche judiciaire engagée contre Kabila, qu’il considère comme une tentative délibérée de fragiliser les institutions.
« De manière délibérée ou involontaire, de manière consciente ou inconsciente, l’on vient de traumatiser notre démocratie et de sortir de leurs tombes, les vieux démons de la dictature. »
Pour le PPRD, la tentative de levée d’immunité de l’ancien président n’est rien d’autre qu’une attaque contre les fondements de la République, un acte dont les répercussions pourraient s’avérer lourdes.
Appel à Félix Tshisekedi
Face à ce qu’il qualifie de « dérive », Patrick Nkanga en appelle directement à Félix Tshisekedi pour qu’il intervienne et mette fin à ces « démarches pernicieuses ».
« Ces actes qui viennent fragiliser notre jeune démocratie doivent s’annihiler tout de suite, sans aucune forme d’atermoiement. Cette jurisprudence qui tend à prendre forme ne doit jamais avoir existé. »
Des accusations rejetées par le clan Kabila
Rappelons que Joseph Kabila est accusé par le président Tshisekedi de soutien actif à la rébellion M23, qui occupe illégalement plusieurs localités dans l’Est du pays. Le clan Kabila a, à plusieurs reprises, rejeté en bloc ces accusations, y voyant une instrumentalisation politique de la justice pour écarter une figure politique encore influente.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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