L’armée sud-coréenne a annoncé, vendredi 21 juin, avoir procédé à des tirs de sommation la veille après un bref passage de la frontière par des soldats nord-coréens, marquant la troisième incursion de ce type en juin.
« Plusieurs soldats nord-coréens qui travaillaient à l’intérieur de la zone démilitarisée sur la ligne de front centrale ont franchi la ligne de démarcation militaire. Après les avertissements et les tirs de sommation de notre armée, les soldats nord-coréens se sont repliés au Nord », a déclaré l’état-major sud-coréen (JCS), en précisant que l’incident avait eu lieu jeudi vers 11h00 (02h00 GMT).
Plusieurs dizaines de soldats nord-coréens avaient déjà franchi la frontière avec la Corée du Sud, le 9 juin et le 11 juin, avant de battre en retraite sous les tirs de sommation de l’armée sud-coréenne, deux actes accidentels selon Séoul.
Des soldats nord-coréens avaient été blessés mardi par l’explosion de mines alors qu’ils travaillaient près de la frontière. Cette incursion était survenue vers 8h30 mardi (23h30 GMT lundi) quelques heures avant la visite d’État en Corée du Nord du président russe Vladimir Poutine, qui s’est conclue sur la signature d’un accord de défense entre les deux pays mercredi, suscitant l’inquiétude des pays occidentaux et de leur allié sud-coréen.
Période de fortes tensions
En réaction, la Corée du Sud a annoncé jeudi qu’elle allait reconsidérer une politique lui interdisant de fournir directement des armes à l’Ukraine. Les deux Corée sont séparées par une zone démilitarisée (DMZ) de quatre kilomètres de large. La ligne de démarcation se trouve au milieu.
Les côtés nord-coréen et sud-coréen de la DMZ sont lourdement fortifiés, mais la ligne de démarcation elle-même, située au milieu de cette zone infestée de mines, n’est matérialisée que par de simples panneaux. Les relations entre le Nord et le Sud traversent actuellement une période parmi les plus tendues depuis des années. Les deux pays restent techniquement en guerre, le conflit qui les a opposés de 1950 à 1953 s’étant terminé par un armistice et non un traité de paix.
Pyongyang a envoyé ces dernières semaines vers la Corée du Sud des centaines de ballons lestés d’immondices tels que mégots de cigarettes, papier hygiénique, et jusqu’à des excréments d’animaux. Le régime de Kim Jong Un entendait ainsi riposter à l’envoi de ballons remplis de tracts de propagande, et de clés USB contenant de la K-pop et des séries sud-coréennes, par des activistes de l’autre côté de la frontière. Séoul ne peut légalement empêcher ces envois.
RFI via CONGO PUB online