Ce mardi 3 juin 2025 marque un jour historique pour la diplomatie congolaise. La République Démocratique du Congo a été officiellement élue membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour le mandat 2026-2027, obtenant la majorité qualifiée requise lors du vote à l’Assemblée générale à New York.
Cette victoire diplomatique couronne une intense campagne menée par le gouvernement congolais, avec en première ligne la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner et l’ambassadeur Zénon Mukongo Ngay, représentant permanent de la RDC auprès de l’ONU. Leur plaidoyer a notamment convaincu des pays comme la Norvège, qui a publiquement annoncé son soutien à la candidature congolaise.

Dès janvier 2026, la RDC intégrera donc ce cercle restreint de 15 nations – dont 5 permanentes disposant du droit de veto – qui prennent les décisions cruciales en matière de paix et sécurité internationales. Une position stratégique pour un pays qui connaît depuis trop longtemps les affres des conflits armés et de l’instabilité régionale.
Depuis 1992, la République démocratique du Congo n’a en effet plus siégé aux Nations unies. Mais, face à la situation sécuritaire du pays, les autorités veulent désormais faire entendre leur voix. Le pays a donc mené une campagne durant plusieurs mois pour pousser cette candidature. Finalement, comme celle du Liberia, elle a été validée par l’Union africaine.
Cette élection intervient à un moment charnière. Alors que la communauté internationale a su réagir avec célérité face à la crise ukrainienne, les souffrances du peuple congolais peinent toujours à trouver un écho suffisant sur la scène mondiale. La présence de la RDC au Conseil de sécurité pourrait enfin changer la donne.
Les attentes sont immenses. Kinshasa devra utiliser ce siège pour :
- Exiger des sanctions ciblées contre les soutiens étrangers aux groupes armés actifs en RDC
- Plaider pour la création d’un mécanisme judiciaire international spécifique pour les crimes commis en RDC
- Réformer en profondeur les missions de maintien de la paix dans la région
- Lutter contre l’exploitation illégale des ressources naturelles qui alimente les conflits
Le défi est de taille, mais l’opportunité est historique. Après des décennies de violences impunies, la RDC a désormais les moyens de faire entendre la voix des victimes congolaises au plus haut niveau. Reste à savoir si cette nouvelle position se traduira par des actions concrètes pour la justice et la paix durable.
Cette élection n’est pas une fin en soi, mais le début d’un nouveau chapitre de la diplomatie congolaise. Un chapitre qui devra être écrit avec la même détermination que celle qui a permis cette victoire, et avec pour unique boussole les intérêts supérieurs du peuple congolais.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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