La Zambie a appris la mort jeudi 5 juin 2025 de son ancien président, Edgar Lungu. L’homme de 68 ans était arrivé au pouvoir à la suite du décès de son prédécesseur, Michael Sata, mort en plein mandat en 2014. C’est un souvenir en demi-teinte que le pays conservera de son passage à la tête de l’État.
Edgar Lungu s’est éteint en Afrique du Sud, dans une clinique de Pretoria, où il était sous surveillance médicale, rapporte notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès. On ignore les causes exactes de son décès, mais il souffrait depuis de longues années d’une maladie rare de l’œsophage. « Mon père était sous surveillance médicale ces dernières semaines », a confirmé sa fille Tasila Lungu-Mwansa, élue à l’Assemblée nationale du pays, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. « Son état a été géré dans la dignité et l’intimité », a-t-elle ajouté, sans préciser la cause exacte de son décès.
Cet ancien militaire de formation et avocat était devenu le 6e président élu de la Zambie de 2015 à 2021, sous la bannière du parti du Front Patriotique. Il laisse derrière lui un bilan très mitigé, ayant à la fois développé les infrastructures, en particulier dans le secteur autoroutier, mais contractant pour cela des emprunts importants, notamment auprès de la Chine, ce qui a conduit à un défaut de paiement sur la dette en 2020. La fin de sa présidence a également été marqué par des accusations de corruption et une réduction des libertés d’expression. Sur le plan social, il s’était montré conservateur, estimant par exemple que les droits des personnes LGBT+ étaient un concept « étranger ».
Lors des élections de 2021, il a reconnu sa défaite et facilité la transition, lorsque les votants lui ont largement préféré l’opposant Hakainde Hichilema. Edgar Lungu avait, par la suite, tenté un retour en politique, avec en ligne de mire les élections de 2026, mais la Cour constitutionnelle avait récemment tranché qu’il n’était plus éligible.
RFI
