Dans une interview explosive diffusée ce lundi sur Top Congo FM, le Vice-Premier ministre des Transports Jean-Pierre Bemba a lancé des accusations gravissimes contre plusieurs figures politiques et religieuses du pays. Ses déclarations sans précédent ont immédiatement enflammé le paysage politique congolais.
L’ancien chef rebelle, devenu numéro deux du gouvernement, a pointé du doigt l’ancien président Joseph Kabila et l’opposant Moïse Katumbi, les accusant sans ambages d’avoir comploté contre la vie du président Félix Tshisekedi. « J’ai des preuves qu’ils ont envisagé d’éliminer physiquement notre président », a-t-il affirmé, sans toutefois présenter ces preuves à l’antenne.
Bemba a également mis en cause la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), visant particulièrement le cardinal Fridolin Ambongo. Selon lui, certains évêques mèneraient en secret des actions politiques visant à fragiliser le chef de l’État, motivés selon ses dires par la perte de revenus due à la gratuité de l’enseignement instaurée par le régime actuel.
Les révélations les plus fracassantes ont concerné Joseph Kabila, dont Bemba a publiquement remis en cause la filiation. « Hippolyte Kanambe, alias Joseph Kabila, n’est pas le fils de Laurent-Désiré Kabila. C’est un soldat rwandais ». Il affirme que Jaynet Kabila est la sœur du père biologique de Joseph Kabila. , a-t-il déclaré, ravivant ainsi une vieille polémique.
Il a également affirmé que 66 millions de dollars quittaient mensuellement la Banque centrale pour le Rwanda sous l’ancien régime pour être versés au Rwanda. Soit 800 millions $ par an soit encore 15 milliards $ pendant 18 ans de pouvoir de Joseph Kabila. « C’était soit disant pour payer l’effort de guerre mené pour chasser Mobutu. Quand notre président Félix Tshisekedi, dit non, ça ne peut pas continuer comme ça. C’est l’une des raisons pour laquelle on lui fait la guerre », explique Jean-Pierre Bemba.
Du côté de Moïse Katumbi, Bemba l’a accusé d’avoir caché des armes dans ses fermes et d’être impliqué dans une tentative de piratage du site de la CENI en 2023. « Son chauffeur personnel a permis de découvrir des caches d’armes », a-t-il soutenu.
Ces déclarations interviennent dans un contexte politique déjà tendu, alors que les perspectives de dialogue national semblent s’éloigner. La virulence des accusations a immédiatement provoqué des réactions en chaîne. Me Pappy Mbaki, avocat proche de l’opposition, a violemment répliqué en qualifiant Bemba de « schizophrène » hanté par « le sang des Congolais ».
D’autres voix, plus favorables au pouvoir, ont salué ces « vérités enfin dites ». Sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées entre ceux qui voient dans ces accusations une manipulation politique et ceux qui y trouvent la confirmation de leurs soupçons.
Les observateurs politiques s’interrogent sur le timing de ces révélations et leurs conséquences potentielles sur la stabilité du pays. Alors que la RDC traverse une période cruciale, ces déclarations risquent de durcir encore les positions et de compliquer la recherche d’un consensus national. Le gouvernement se trouve désormais face au défi de gérer les retombées de cette crise tout en maintenant le cap des réformes engagées.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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