Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la situation dans la région des Grands Lacs, ce lundi 13 octobre, la République démocratique du Congo (RDC) a porté de graves accusations contre le groupe rebelle AFC/M23, soutenu par le Rwanda. La délégation congolaise a dénoncé une série d’exactions commises dans les zones sous occupation de la rébellion au cours des mois de septembre et octobre 2025.
Selon les chiffres présentés par Zénon Mukongo, représentant de la RDC aux Nations Unies, plus de 270 civils ont été assassinés, plus de 300 cas de viol ont été recensés, et des centaines de cas de torture ont été documentés dans les territoires occupés par l’AFC/M23. Ces actes, qualifiés de violations graves des droits humains, ont été décrits comme systématiques et ciblés, visant à terroriser les populations locales et à consolider l’emprise du groupe rebelle.
Accusations contre le Rwanda
Kinshasa a également accusé le Rwanda de soutenir activement l’AFC/M23, en violation des accords de paix de Washington et de Doha, qui prévoient un cessez-le-feu et un retrait des forces étrangères du territoire congolais. Ces accords, signés entre juin et juillet 2025, avaient pour objectif de stabiliser l’Est de la RDC et de relancer un processus de paix régional.
La délégation congolaise a appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes pour faire cesser les hostilités, protéger les civils et sanctionner les responsables de ces crimes.
Réactions internationales
Bien que certaines délégations aient exprimé leur préoccupation face à la dégradation sécuritaire, la RDC a insisté sur la nécessité d’une condamnation claire et ferme du soutien rwandais au M23. Elle a également demandé un renforcement du mandat de la MONUSCO, notamment dans ses volets de protection des civils et de soutien au programme DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion).
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme avait déjà, en septembre, condamné les exactions de l’AFC/M23, qualifiant la situation dans l’Est de la RDC de l’une des pires crises humanitaires actuelles.
Radio Okapi