Un accord-cadre a été signé samedi entre le gouvernement congolais et le groupe politico-militaire AFC/M23, au terme de plusieurs mois de négociations à Doha.
La cérémonie a vu s’échanger une poignée de main entre Sumbu Sita Mambu, haut représentant du chef de l’État congolais, et Benjamin Mbonimpa, secrétaire exécutif de l’AFC/M23, sous l’observation du médiateur qatarien Mohammed al-Khulaifi.
:La poignée de main à Doha a beau faire la une, elle laisse un goût amer. Cet accord-cadre, présenté comme une avancée, semble ignorer la nature même du conflit. En traitant avec l’AFC/M23, considéré par Kinshasa et une large partie de l’opinion comme une façade du Rwanda, le processus risque de légitimer une occupation étrangère déguisée.
Pire, les Wazalendo, ces milices d’autodéfense qui ont payé le prix du sang pour repousser l’offensive, en sont totalement exclus. Comment construire une paix durable en écartant ceux qui se battent sur le terrain ?
Pour de nombreux Congolais, ces négociations ne sont qu’une tactique pour « tirer les choses en longueur » et entériner la présence de l’armée rwandaise à l’Est.
Sans inclusion des forces populaires et sans une pression réelle sur Kigali, cet accord risque de n’être qu’un écran de fumée, une « distraction » de plus qui échoue à adresser la racine du problème : l’agression d’un État souverain par son voisin.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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