À partir de ce jeudi 13 mars 2025, cinq généraux de l’armée et de la police congolaises comparaissent devant la Haute Cour militaire de Kinshasa. Ils sont accusés d’avoir fui Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, lors de l’offensive des rebelles du M23/AFC. Parmi les accusés figurent le vice-gouverneur policier du Nord-Kivu, deux chefs de l’armée et de la police, un commandant d’unité et un conseiller militaire.
Les charges retenues contre eux incluent la lâcheté, la violation des consignes et la perte d’importants équipements militaires, notamment cinq chars T55. Ces officiers, formés dans de prestigieuses écoles militaires au Congo et à l’étranger, auraient abandonné leurs troupes sans commandement en quittant Goma à bord d’un bateau privé.
Selon les éléments du dossier, ces généraux n’auraient pas respecté l’ordre du président Félix Tshisekedi, qui exigeait que les troupes restent à Goma pour défendre la ville « armes à la main jusqu’au sacrifice suprême ». Leur fuite aurait entraîné la perte de munitions et de matériel militaire, affaiblissant la position des forces loyalistes face aux rebelles.
Le procès s’est ouvert en présence du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, qui a ordonné la mise en accusation des officiers. Le procureur général de l’armée a souligné la gravité des faits et a demandé que les prochaines audiences se tiennent à huis clos, dès le 20 mars 2025, pour examiner les détails de l’affaire.
Les accusés encourent la peine de mort, mais leurs avocats restent optimistes. Maître Chicha Bokolombe, l’un des défenseurs, a déclaré que les dossiers semblaient « vides » et que ses clients avaient été interpellés « par les caprices des services ». Il a également demandé une liberté contrôlée pour les accusés, détenus dans des conditions difficiles à la prison militaire de Ndolo.
Ce procès intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la RDC, où les rebelles du M23 continuent de menacer la stabilité régionale. Il soulève des questions sur la discipline au sein des forces armées congolaises et sur la capacité de l’État à rétablir l’ordre dans une zone en proie à des conflits récurrents.
Auteur : MN
Source : CONGO PUB Online