Alors que la Turquie a vu son taux de natalité tomber à 1,51 enfant par femme au début de 2025, soit un niveau très en-deçà du taux de renouvellement des générations fixé à 2,05, le président turc avait baptisé 2025 « année de la famille » au mois de janvier dernier. La situation étant loin de s’être améliorée cinq mois plus tard, Recep Tayyip Erdogan a surenchéri, vendredi 23 mai, en déclarant que les autorités se mobiliseraient pour « la décennie de la famille et de la population » lors du Forum international de la famille.
Le taux de natalité enregistré en Turquie ces dernières années chute spectaculairement. Alors qu’il ne s’élevait déjà plus qu’à 1,51 enfant par femme au début de 2025, cinq mois plus tard, il est tombé à 1,48, à un niveau jamais vu dans le pays. Par comparaison, en 2001, le taux de natalité turc était de 2,38 enfants par femme, rappelle l’Institut national des statistiques.
Après avoir annoncé une série de mesures d’incitation à la procréation au mois de janvier, le président Recep Tayyip Erdogan est revenu à la charge, vendredi 23 mai : « Le taux de natalité de la Turquie est tombé à 1,48 [enfant par femme] pour la première fois dans notre histoire. C’est un désastre. Nous mettons en œuvre des politiques très importantes qui encourageront le mariage et la procréation, conformément à notre appel à avoir au moins trois enfants », a-t-il déclaré.
Concernant les causes probables du phénomène, le chef de l’État accuse, une nouvelle fois, le « fléau » et la « perversion » du mouvement LGBTQ+ : « Ce mouvement s’est littéralement transformé en fascisme. Je tiens à dire que nous ne tolérerons aucune idéologie qui déclare la guerre à la famille et aucune tyrannie qui nie la nature des êtres humains ». Le président, lui-même père de quatre enfants, entend même lutter contre le mouvement LGBTQ+ pour « sauver l’humanité ».
Le président Erdogan a enfin balayé l’argument économique d’un revers de main, affirmant que la perte du pouvoir d’achat des Turcs n’avait pas d’impact sur la chute de la natalité dans son pays.
RFI