Le centre hospitalier Monkole, l’un des établissements de référence de la capitale congolaise, a annoncé la suspension temporaire des services gratuits de maternité à partir du 7 juin dernier. Cette décision fait suite au non-paiement des arriérés dus par le Fonds de Solidarité pour la Santé, mécanisme clé du programme de Couverture Santé Universelle (CSU) piloté par le ministre Dr Samuel Roger Kamba.
Un coup dur pour le programme phare du gouvernement
Cette suspension intervient alors que la CSU, lancée en septembre 2023, avait enregistré des résultats prometteurs :
- Plus de 1,3 million de femmes enceintes et nouveau-nés bénéficiaires
- Baisse significative de la mortalité maternelle et néonatale
- 339 structures sanitaires équipées à travers le pays
Les trois piliers de la CSU en question
Le programme ambitieux du Dr Kamba repose sur :

- L’accès universel aux soins essentiels, notamment la gratuité des accouchements
- Le renforcement des infrastructures avec 1 000 centres de santé prévus
- Un système contributif basé sur des cotisations nationales
Des défis de financement persistants
Malgré les engagements :
- Le budget de 200 millions USD (dont 42 millions pour Kinshasa) semble insuffisant
- L’enveloppe estimée à 1,2 milliard USD pour couvrir tout le territoire tarde à se matérialiser
- Les retards de paiement aux prestataires comme Monkole compromettent la continuité des services
Réactions et perspectives
Contacté par notre rédaction, le ministère de la Santé a reconnu « des difficultés temporaires de trésorerie » tout en assurant que « des solutions étaient en cours pour régulariser la situation dans les meilleurs délais ».
Cette crise survient alors que la RDC vient de signer en novembre 2024 un important accord de coopération avec l’OMS pour renforcer les soins primaires. Elle pose avec acuité la question de la soutenabilité financière du programme et de sa capacité à atteindre l’objectif de couverture universelle d’ici 2025 comme prévu.
Les observateurs s’inquiètent d’un possible effet domino si d’autres établissements prestataires devaient suivre l’exemple de Monkole, ce qui mettrait en péril les acquis déjà enregistrés dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile.
À suivre : La réaction officielle du ministre Kamba et les mesures urgentes promises par le gouvernement pour résoudre cette crise qui touche au droit fondamental à la santé des Congolais.
Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online