Un nouveau scandale vient ternir l’image de l’Union européenne. Federica Mogherini, qui a exercé le poste de cheffe de la diplomatie de l’UE entre 2014 et 2019, a été placée en garde à vue mardi 2 décembre en Belgique. Elle est visée, avec deux autres collaborateurs, par une enquête pour usage frauduleux de fonds européens.
Federica Mogherini, diplomate italienne de 52 ans, a été placée en garde à vue ce mardi 2 décembre avec Stefano Sannino, un haut responsable de la Commission européenne, ainsi que le directeur adjoint du Collège d’Europe. Ils sont donc trois à avoir été arrêtés dans la capitale belge dans le cadre d’une enquête placée sous l’autorité du parquet européen.
L’enquête qui porte sur des soupçons de favoritisme dans l’attribution d’un programme de formation pour futurs diplomates. En 2021, ce programme a été attribué au Collège de l’Europe de Bruges, la plus prestigieuse institution qui forme les hauts fonctionnaires européens et dont Federica Mogherini a pris la tête il y a cinq ans.
Des perquisitions effectuées par la police belge
Le parquet européen leur reproche les infractions de « fraude dans l’attribution des marchés publics, corruption, conflit d’intérêts et violation du secret professionnel ». Une série de perquisitions a été effectuée par la police belge ce mardi au siège du Service européen pour l’action extérieure, dans plusieurs bâtiments du Collège d’Europe à Bruges, et aux domiciles des trois suspects.
À ce stade, les enquêteurs cherchent à déterminer « si le Collège d’Europe a été informé à l’avance des critères de sélection » pour le programme de formation de neuf mois, proposé par le service diplomatique de l’Union européenne, un contrat de 654 000 euros. Dans un communiqué publié mardi soir, le Collège d’Europe a confirmé les perquisitions menées sur son campus de Bruges et s’est engagé à « coopérer entièrement » avec les autorités.
Ces grandes affaires de corruption qui ont touché les institutions européennes
Cette affaire d’usage frauduleux de fonds européens vient s’ajouter à la liste des scandales retentissants qui ont touché les institutions européennes ces dernières années. Des scandales de corruption qui mettent à mal la crédibilité de Bruxelles.
Des innombrables liasses de billets d’euros découverts au domicile d’eurodéputés, mais aussi des cadeaux provenant du Qatar, de la Mauritanie et du Maroc, l’affaire du Qataragate a ébranlé le Parlement européen en décembre 2022. Plusieurs députés et assistants parlementaires sont soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin et des avantages en échange de leur influence sur certaines décisions du Parlement. La vice-présidente de l’époque, la Grecque Eva Kaili, a passé six mois en détention et en résidence surveillée. Elle continue de nier les faits et l’enquête est toujours en cours.
Cette année, Bruxelles a aussi été secouée par des accusations d’ingérence chinoise. Huit personnes ont été inculpées début avril dans le cadre d’une enquête pour corruption présumée au Parlement européen impliquant Huawei. Selon les accusations, des lobbyistes du groupe de télécommunication chinois voulaient obtenir un soutien politique et ont payé des parlementaires ou leur ont offert des cadeaux. Dans cette affaire-là aussi, l’enquête est toujours en cours.
Plusieurs autres scandales font régulièrement surface au sein des États européen, en particulier pour détournements de fonds européens. Selon le dernier rapport du Parquet européen, l’utilisation abusive des fonds européens reste très répandue dans les 27 pays de l’Union.
RFI








