Le président américain Donald Trump a créé la surprise ce mardi 6 mai en déclarant qu’un accord de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda était sur le point d’être conclu. « Je m’occupe du Rwanda et du Congo, qui sont en conflit, et nous essayons de régler ce problème. Et je pense que nous y sommes parvenus », a-t-il affirmé devant des journalistes à Washington, saluant « un excellent travail » de son administration.
Cette déclaration intervient après plusieurs mois de négociations discrètes menées sous médiation américaine. Le 26 avril, les ministres des Affaires étrangères des deux pays s’étaient rencontrés à Washington et avaient convenu de remettre un avant-projet d’accord avant le 2 mai, échéance respectée selon Massad Boulos, conseiller de Trump pour l’Afrique.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe a confirmé des discussions techniques prévues pour la troisième semaine de mai, évoquant une possible signature en juin à la Maison Blanche en présence des présidents Kagame, Tshisekedi et Trump, ainsi que des médiateurs africains et qatari.
Cependant, à Kinshasa, les réactions officielles se font attendre. Des sources diplomatiques congolaises soulignent que plusieurs points sensibles restent en suspens, notamment la question du soutien rwandais au mouvement rebelle M23, le sort des combattants, et le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.
L’annonce de Trump, si elle suscite un espoir de paix dans une région meurtrie par des décennies de conflit, doit être accueillie avec prudence. Les spécialistes de la région rappellent que dans les Grands Lacs, les accords de paix ont souvent masqué la poursuite des tensions par d’autres moyens. La communauté internationale suivra donc attentivement non seulement la signature éventuelle de cet accord, mais surtout sa mise en œuvre concrète sur le terrain.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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