Paris/Kinshasa, 30 octobre 2025 – Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a apporté une correction ferme aux déclarations du président français Emmanuel Macron concernant la réouverture de l’aéroport de Goma, en marge de la Conférence internationale sur la crise humanitaire dans les Grands Lacs.
Une réaffirmation claire de la souveraineté congolaise
Dans une déclaration sans équivoque, le ministre de la Communication a affirmé : « Il ne saurait être question que des décisions aussi sensibles soient prises sans l’aval du gouvernement congolais. L’aéroport de Goma ne sera rouvert qu’avec l’autorisation expresse des autorités nationales. » Cette prise de position intervient alors que le président français s’était exprimé sur le sujet lors de la conférence de Paris.
Des conditions strictes pour une éventuelle réouverture
Patrick Muyaya a précisé les modalités qui encadreraient toute reprise des activités aériennes à Goma :
- Ouverture exclusive aux vols humanitaires
- Autorisation d’opérer uniquement de jour
- Contrôle rigoureux par les services compétents congolais
Dénonciation du « cynisme » autour de la détresse humaine
tout en saluant l’engagement des partenaires internationaux, dont les présidents Macron et Gnassingbé, le ministre a dénoncé avec force « le cynisme et le marchandage autour de la détresse humaine ». Il a cependant assuré que « les agitations actuelles ne remettront pas en cause la solidarité exprimée envers les millions de femmes et d’enfants congolais frappés par la guerre ».
Solution alternative pour l’aide humanitaire
Le ministre a annoncé que les déplacés congolais réfugiés au Burundi bénéficieront d’une assistance humanitaire acheminée via l’aéroport de Bujumbura, dans le cadre de la coordination régionale issue de la Conférence de Paris.
Contexte stratégique complexe
Cette prise de position intervient dans un contexte où le M23, par la voix de Bertrand Bisimwa, conditionne la réouverture de l’aéroport aux négociations de Doha, affirmant qu’« il n’y a plus d’urgence humanitaire dans la région ». Les rebelles s’opposent à la réouverture principalement pour des raisons militaires, craignant de perdre leur bouclier antiaérien qui les protège des frappes des FARDC.
La position de Kinshasa reflète ainsi la difficile équation entre l’impératif humanitaire et la préservation de la souveraineté nationale dans un contexte de conflit militarisé où chaque partie utilise l’accès aérien comme levier stratégique.
Par Pascal Kabeya
CONGO PUB Online
 
			        


 
			         
														

