Washington/Doha, 8 novembre 2025 – Sous l’égide des États-Unis, du Qatar, du Togo et de l’Union africaine, les délégations de la République démocratique du Congo et du Rwanda ont tenu jeudi la quatrième réunion du Comité mixte de suivi de l’Accord de paix de Washington, marquée par une avancée symbolique mais conditionnée par la restauration de la sécurité dans l’Est congolais.
Une avancée économique significative
Dans un développement salué par les partenaires internationaux, Kinshasa et Kigali ont paraphé le texte intégral du Cadre régional d’intégration économique (REIF), un document stratégique détaillant les domaines de collaboration entre les deux pays dans le commerce, les infrastructures, l’énergie et les investissements. Supervisée par la conseillère américaine Boulos, cette signature illustre la volonté commune de tourner la page sur des décennies de tensions.
Une condition sine qua non : la paix
Cependant, la mise en œuvre effective de cette coopération économique reste étroitement liée au retour de la stabilité dans l’Est de la RDC. Le REIF n’entrera en vigueur qu’après l’exécution satisfaisante du Concept d’opérations (CONOPS) et de l’Ordre opérationnel (OPORD) prévus dans l’Accord de paix, soulignant le « lien critique entre la paix, la stabilité et le progrès économique ».
Constats et engagements
Le Comité a reconnu les retards dans la mise en œuvre des engagements et s’est engagé à « redoubler d’efforts ». Les parties ont convenu d’actions spécifiques à court terme concernant :
- La neutralisation des groupes armés, notamment les FDLR et leurs alliés
- Le désengagement des forces rwandaises
- L’abstention de toute rhétorique hostile pouvant compromettre l’accord
Avancées dans le processus de Doha
L’État du Qatar a présenté une évaluation positive des négociations en cours à Doha entre la RDC et l’AFC/M23, mettant en avant :
- Des progrès sur les échanges de prisonniers
- La première réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu le 5 novembre
- Le rôle « crucial » de ce processus dans la mise en œuvre de l’Accord de Washington
Contexte opérationnel contrasté
Ces développements diplomatiques interviennent alors que les affrontements se poursuivent au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, où les rebelles du M23 continuent de progresser, provoquant des déplacements massifs de populations et exacerbant la crise humanitaire.
Conclusion sans équivoque
Comme l’a résumé un diplomate présent : « Il n’y aura pas d’intégration ou de développement sans fin aux hostilités. La paix n’est pas une condition administrative; c’est la condition vitale de toute relance régionale. » Les gouvernements congolais et rwandais ont exprimé leur gratitude envers les médiateurs internationaux, mais le succès du processus dépendra entièrement de la traduction des engagements en actions concrètes sur le terrain.
Par Marius Bopenga
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