Le député national Aimé Boji Sangara a été élu jeudi nouveau président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo. Il succède à Vital Kamerhe, qui avait démissionné en septembre.
L’élection d’Aimé Boji Sangara à la présidence de l’Assemblée nationale est bien plus qu’un simple remplacement. C’est un coup de maître dans le jeu d’équilibre de la majorité présidentielle. En choisissant un proche de Vital Kamerhe – issu de la même province et du même parti (l’UNC) – la coalition « Union sacrée de la Nation » envoie un signal fort de continuité et de stabilité.
Son score écrasant (413 voix) masque pourtant des tensions en coulisses. La question épineuse de sa lettre d’investiture, rapidement levée, a révélé les fragilités procédurières qui pouvaient entacher le processus. Son parcours – ancien ministre contraint de démissionner pour récupérer son siège de député – illustre les calculs stratégiques et les sacrifices personnels que requiert la haute fonction.
M. Boji a remporté le scrutin avec 413 voix sur 423 députés votants, le reste des bulletins ayant été déclarés nuls. Cette élection fait de lui le candidat unique de la majorité présidentielle, l’Union sacrée de la Nation.
Ancien ministre du Budget et de l’Industrie, Aimé Boji Sangara est un membre influent de l’UNC, le parti de son prédécesseur. Sa candidature était le fruit d’un consensus au sein de la coalition au pouvoir.
Aujourd’hui, l’homme originaire du Sud-Kivu, comme son prédécesseur, incarne la nouvelle figure du compromis à la kinoise. Il promet dialogue et rassemblement, mais devra naviguer dans un nid de vipères politique où les ambitions sont souvent contrariées. Le vrai travail commence maintenant.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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