Volodymyr Zelensky a dit qu’il « continuait de respecter » la volonté américaine de mettre fin à la guerre. Dans un discours solennel le 21 novembre, le président ukrainien a déclaré que les prochains jours seraient parmi les plus difficiles et que le pays devrait choisir entre sa dignité et un partenaire-clé.
Les Ukrainiens sont inquiets et ont l’impression d’avoir été laissés tombé par l’allié américain et que le plan de Washington ne satisfait que les intérêts russes. Au cœur des discussions notamment, la question territoriale qui préoccupe le plus les Ukrainiens. Si Kiev acceptait le plan en l’état, l’Ukraine serait amputée de 20% de son territoire. Mais depuis la contre-offensive ukrainienne de 2022, la Russie n’a pu s’emparer que d’environ 1% de ce même territoire.
Les Ukrainiens ne voient donc pas pourquoi ils devraient capituler. Pour Mustafa Nayyem, ancien journaliste et figure-clé de l’Euromaidan, ce plan offre à la victime – l’Ukraine – la possibilité de formaliser sa propre défaite afin que tous les autres puissent aller de l’avant plus sereinement. Pour Dmytro Kuleba, l’ancien ministre des Affaires étrangères ukrainien, le pays n’a pas d’autre choix que de négocier ce plan pour en changer au moins quelques points ou bien de continuer les combats.
Les Ukrainiens vent debout contre la corruption
L’ultimatum américain arrive à un moment où la présidence ukrainienne est fragilisée par un scandale de corruption à l’échelle nationale. Ce scandale est mentionné du bout des lèvres par le président lorsqu’il parle de batailles internes en Ukraine qui fragilisent le pays. Depuis le début de l’invasion russe, la société civile a fait bloc derrière son président pour sa politique internationale, mais sans transiger sur l’une des conditions majeures qui permettraient à l’Ukraine de rejoindre l’Union européenne : se débarrasser de la corruption endémique au sein de ses institutions.
Le dernier scandale en date dans le secteur énergétique éclabousse le gouvernement et le président, puisque plusieurs ministres, depuis limogés, et des proches du président sont soupçonnés de détournement de fonds. Aujourd’hui, c’est donc l’Ukraine toute entière, mais aussi la présidence qui se trouve à un tournant de son histoire.
Dans la capitale ukrainienne, qui vit au rythme des coupures d’électricité, l’ambiance est morose à la suite des propositions américaines. Mais parmi la population, beaucoup refusent de se laisser abattre, comme Yuliia, opératrice de drones, en permission à Kiev et Ludmila, retraitée :
Cela ne nous convient pas, nous resterons fermes jusqu’au bout, jusqu’à ce que tout redevienne comme au début. Personnellement, ces négociations ne m’intéressent pas.
Plan de paix américain: beaucoup d’Ukrainiens refusent de se laisser abattre
RFI







