Lors d’une matinée scientifique à l’Université de Kinshasa ce jeudi le ministre des Finances Doudou Fwamba a lancé un cri d’alarme face aux conséquences potentielles des nouvelles taxes américaines sur l’économie congolaise déjà fragile.
Avec des propos sans équivoque le ministre a dénoncé la dépendance excessive du pays aux importations « Sans réformes budgétaires sérieuses et rigueur dans nos dépenses on risque de foutre en l’air tous les efforts de stabilisation économique » a-t-il déclaré devant un parterre d’étudiants et d’experts.
La décision américaine de taxer jusqu’à 50% certaines exportations africaines pourrait selon lui entraîner une flambée des prix en RDC particulièrement sur les produits manufacturés dont le pays importe 85% de ses besoins.
Face à cette menace Fwamba a plaidé pour une accélération des investissements publics stratégiques notamment dans les infrastructures de base et la production locale afin de construire une économie plus résiliente moins dépendante des chocs externes.
Le ministre a toutefois exclu toute augmentation d’impôts promettant plutôt une optimisation des dépenses publiques et une meilleure efficacité fiscale tout en annonçant un plan d’urgence attendu pour fin avril.
Cette prise de parole intervient dans un contexte économique tendu où l’inflation atteignait déjà 15 3% en 2024 et où le franc congolais subit des pressions croissantes sur le marché des changes.
Les experts présents ont souligné l’urgence de diversifier les partenariats commerciaux et de développer des circuits d’approvisionnement alternatifs pour contourner les pays africains lourdement taxés par Washington comme l’Afrique du Sud ou le Kenya.
Le ministre a conclu son intervention en appelant à une mobilisation générale des acteurs économiques et politiques pour faire face à ce nouveau défi qui pourrait selon lui remettre en cause les récents progrès en matière de stabilisation macroéconomique.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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