Goncourt 2022 : la romancière Brigitte Giraud remporte le prix Goncourt pour « Vivre vite »

par admin9775

L’Académie Goncourt a décerné jeudi le prix Goncourt à la romancière Brigitte Giraud pour son ouvrage « Vivre Libre ».

Le suspense était entier mais c’est finalement Brigitte Giraud qui a reçu le prix Goncourt pour son livre « Vivre vite » (Flammarion), dans lequel elle revient sur la mort de son mari dans un accident de moto en 1999. Les dix jurés de l’Académie étaient réunis au restaurant Drouant, à Paris, où ils ont révélé l’identité de la lauréate.

La Française est la première auteure à recevoir le plus prestigieux des prix littéraires francophones depuis « Chanson douce » de Leïla Slimani en 2016, et la 13e femme récompensée depuis la création du Goncourt il y a 120 ans.

Elle l’a remporté au 14e tour d’un scrutin très serré face à Giuliano da Empoli, grâce à la voix du président Didier Decoin qui compte double, et succède ainsi au Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr.

Peu connue du grand public

En honorant une auteure mal connue du grand public et peu habituée aux larges succès commerciaux, l’Académie Goncourt a ainsi fait le choix d’un certain renouveau.

Cette Lyonnaise née en Algérie avait derrière elle une certaine expérience en littérature, et s’accommodait très bien de cette faible notoriété.

La liste des professions qu’elle a exercées est longue, après des études de langues – anglais, allemand, arabe –  qui devaient faire d’elle une traductrice. Elle l’aura été brièvement, pour l’industrie, mais c’est vers la culture qu’elle s’est tournée.

« J’ai été un peu libraire. J’ai travaillé comme journaliste, pigiste à Lyon Libération. Qu’est-ce que j’ai fait d’autre ? Conseillère littéraire pour des festivals… J’ai été éditrice aussi à un moment. Et j’ai écrit une dizaine de livres : romans, essais, nouvelles », détaille-t-elle lors d’un entretien à l’AFP.

Jean-Marc Roberts, son premier éditeur chez Fayard en 1997, l’avait chargée de créer une collection chez Stock. Elle l’avait baptisée La Forêt, en hommage à une chanson de The Cure, « A Forest ».

Sinon, ajoute-t-elle, « j’ai pas mal voyagé en Angleterre, pour la musique, dans les années 80. J’ai vécu en Allemagne… Tout ce que j’ai pu pour m’éloigner ».

Un « drame », une « catastrophe »

Comme elle l’écrit dans « Vivre vite » (paru fin août chez Flammarion), un « drame », une « catastrophe », le 22 juin 1999 à Lyon, coupe sa vie en deux. Ce jour-là son mari, Claude, démarre trop vite à un feu, avec une moto trop puissante qui n’est pas la sienne, tombe, et ne s’en relèvera pas.

En 2001, elle avait raconté les semaines suivant cette mort dans « À présent ». Elle l’appelle « le livre de la sidération, de la déflagration, du fracas juste après ». Elle avait 36 ans, un fils très jeune, une maison qu’ils venaient d’acheter, dans laquelle elle a emménagé sans lui. Pour y commencer son deuil.

« J’ai vécu, j’ai publié des livres. J’ai repris pied, malgré tout, même si, dans ces cas-là, on devient quelqu’un d’autre », explique-t-elle aujourd’hui.

Elle a obtenu le Goncourt de la nouvelle 2007 pour le recueil « L’amour est très surestimé ». En 2019, elle a été finaliste du prix Médicis pour « Jour de courage ».

Dans l’enchaînement des fictions, cet accident attendait son heure. « Je savais depuis longtemps qu’il faudrait que j’écrive le livre. Le livre qui soit à la hauteur de Claude, de notre histoire d’amour, celui qui embrasse tout ça et qui recherche la vérité, toutes les vérités », dit-elle. Mais « je n’aurais pas pu l’écrire avant une période de 20 ans, parce qu’il fallait que je sois à bonne distance ».

Quand il a été temps de vendre la maison de Caluire-et-Cuire, à côté de Lyon, l’écriture est venue. Et avec elle, l’envie d’élucider certaines circonstances restées floues pendant de longues années.

L’effet domino

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Le récit, sobre, a été tout de suite bien accueilli par la critique, et a attiré l’attention de plusieurs jurys des prix d’automne. Comme dans l’accident, fruit d’une chaîne d’événements improbables, « il y a eu, là aussi, un effet domino ». Mais « là il s’est passé de belles choses ».

Les prix littéraires, qui inspirent souvent les Français souhaitant découvrir ou offrir un roman en cette fin d’année, sont un enjeu économique crucial. Le prix Goncourt garantit des ventes en centaines de milliers.

Le prix s’accompagne d’un chèque de dix euros, que les bénéficiaires préfèrent encadrer plutôt que déposer à la banque.

Comme le veut la tradition, le prix Renaudot est remis juste après le Goncourt, dans le même restaurant du quartier de l’Opéra à Paris. Il a été attribué à Simon Liberati pour « Performance », sur un écrivain septuagénaire qui renoue avec le feu sacré en écrivant un scénario sur les Rolling Stones, et a une relation avec une femme de près de 50 ans plus jeune que lui.

France 24 via CONGO PUB Online

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