En Afrique, les gouvernements dépensent un milliard $ par an pour acquérir des technologies de surveillance de masse (rapport)

par admin9775

Le rapport souligne que le Nigeria, en lutte contre Boko Haram, est le plus gros client des entreprises spécialisées dans les technologies de surveillance sur le continent africain. La valeur cumulée des achats de ce pays d’Afrique de l’Ouest a dépassé les 2,7 milliards de dollars durant la dernière décennie.  

Les gouvernements africains dépensent au moins un milliard de dollars chaque année dans l’acquisition et le déploiement de technologies de surveillance de masse, qui sont parfois utilisées de manière illégale et en violation des droits humains fondamentaux des citoyens, selon un rapport publié le 27 septembre par l’Institute of Development Studies (IDS), un think tank rattaché à l’Université du Sussex (Royaume-Uni). 

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Intitulé « Mapping the supply of surveillance technologies to Africa : case studies from Nigeria, Ghana, Morocco, Malawi, and Zambia », le rapport couvre six catégories de technologies de surveillance (l’interception des activités sur les téléphones mobiles, l’interception des activités sur Internet, la surveillance des médias sociaux, les systèmes de villes sûres basés sur la vidéosurveillance, et l’identification biométrique), en se concentrant notamment sur six pays du continent, dont certains sont engagés dans la lutte anti-terroriste : le Nigeria, le Ghana, le Maroc, la Zambie et le Malawi.

Il en ressort que le Nigeria est le plus gros client des entreprises spécialisées dans les technologies de surveillance sur le continent africain. Ce pays d’Afrique de l’Ouest dépense des centaines de millions de dollars chaque année pour acquérir ces technologies utilisées pour « espionner des militants pacifiques, des opposants ou encore des journalistes ». La valeur totale des contrats conclus entre Abuja et des entreprises spécialisées a dépassé 2,7 milliards de dollars au cours de la dernière décennie (2013-2022). Le Nigeria a déjà déployé les six catégories de technologies de surveillance couvertes par le rapport.

Le Ghana s’est plutôt concentré sur l’acquisition de logiciels espions dédiés à la surveillance des activités sur les téléphones mobiles et du système de « villes sûres » (Safe cities), qui repose sur la surveillance par caméras de rue couplées à des logiciels de détection de comportements et de reconnaissance faciale.

Le Maroc achète surtout des outils d’interception des communications téléphoniques et des données sur Internet alors que la Zambie met l’accent sur le système « Safe cities ».

Le Nigeria, le Ghana et la Zambie ont dépensé chacun plus de 350 millions de dollars pour déployer ce système de vidéosurveillance des espaces publics développé par les groupes chinois et Huawei et ZTE.

Les fournisseurs ne respectent pas leurs engagements

Le rapport révèle d’autre part que les principales entreprises qui fournissent des technologies de surveillance aux gouvernements africains sont les suivantes : Huawei et ZTE (Chine), BIO-key et Agilis (États-Unis), Hacking Team (Italie), Thales (France), BAE Systems (Royaume-Uni), BAE Systems (Royaume-Uni), Dermalog (Allemagne) et NSO Group, Cyberbit et Elbit Systems (Israël).  

Ces sociétés affirment régulièrement que la surveillance illégale constitue une violation de leurs conditions générales de vente. Certaines d’entre elles prétendent même mener des évaluations du degré de respect des droits de l’homme de leurs clients. Mais aucune de ces mesures volontaires n’a empêché l’expansion rapide des pratiques de surveillance qui représentent des violations des droits des citoyens à la vie privée et à l’anonymat et des atteintes aux libertés d’expression et d’association.

Côté fournisseurs des technologies de surveillance, chaque pays domine un segment de marché. La Chine domine la fourniture de technologies de surveillance de l’espace public sous la forme de caméras de surveillance dotées d’outils de reconnaissance faciale et de reconnaissance des plaques d’immatriculation des voitures basés sur l’intelligence artificielle (IA). Des banques d’Etat chinoises ont d’ailleurs accordé des prêts à des gouvernements africains pour financer l’installation par Huawei et ZTE de milliers de caméras de surveillance en circuit fermé, de centres d’analyses de données et de salles de commande pour surveiller les citoyens dans les espaces publics en temps réel.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont la haute main sur la fourniture d’outils de surveillance des médias sociaux et de service de conseil en « marketing politique » pour manipuler l’opinion publique et le comportement des électeurs.

L’Allemagne, l’Italie et Israël sont les principaux exportateurs de logiciels malveillants de piratage des téléphones portables. Le Royaume-Uni exporte essentiellement les fausses tours cellulaires (IMSI catchers) pour espionner les utilisateurs de téléphones mobiles. La Russie reste, quant à elle, un fournisseur mineur de technologies de surveillance de masse vers l’Afrique.

Agence Ecofin via CONGO PUB Online

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