La CIJ, qui siégeait ce vendredi à La Haye, a également demandé à l’État hébreu de faciliter l’aide humanitaire à Gaza.
Vendredi 26 janvier, la plus haute juridiction de l’ONU a appelé Israël à faire tout son possible pour empêcher tout acte de génocide dans la bande de Gaza, en rendant une décision très attendue.
Israël doit tout faire pour « empêcher la commission de tous actes entrant dans le champ d’application » de la Convention sur le génocide, a déclaré la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, sans évoquer pour autant un cessez-le-feu.
L’Afrique du Sud a salué une « victoire décisive pour l’État de droit international et une étape importante dans la quête de justice pour le peuple palestinien », à l’issue de l’audience de la CIJ à La Haye. L’Espagne, très critique à l’égard d’Israël, a, par le biais de son Premier ministre Pablo Sanchez, également salué la décision de la CIJ en demandant « aux parties d’appliquer les mesures provisoires qu’elle a décrétées ».
Le ministère des Affaires étrangères, dans son communiqué, estime que la Cour « a déterminé que les actions d’Israël à Gaza sont plausiblement génocidaires et a indiqué des mesures provisoires sur cette base », la remerciant « pour sa décision rapide ».
Des « mesures immédiates et efficaces » à Gaza

Si, en s’appuyant sur des ordonnances d’urgence, la Cour ne s’est pas prononcée sur la notion brute de génocide, et n’a en rien tranché quant à la définition des événements en cours au Proche-Orient, elle a, en revanche, appelé Israël à « prévenir et punir » toute incitation au génocide, et prendre des « mesures immédiates et efficaces » pour préserver la sécurité de la population gazaouie.
L’État hébreu doit donc « permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles sont confrontés les Palestiniens », a statué la Cour. Israël doit aussi, selon la CIJ, prendre « toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide ».
Mais si les ordonnances de la Cour, qui tranche les différends entre pays, sont juridiquement contraignantes et sans appel, elle n’a aucun moyen pour les faire appliquer. Elle a, par exemple, ordonné à la Russie de suspendre son invasion de l’Ukraine, sans résultat, rappelle l’Agence France-Presse.
Les réactions d’Israël et du Hamas
L’affaire, débutée par la saisine de la Cour par Pretoria, a suscité de vives émotions en Israël. « C’est le monde à l’envers », avait estimé le Premier ministre Benyamin Netanyahou avant le verdict. « S’il y a eu des actes qui peuvent être qualifiés de génocidaires, alors ils ont été perpétrés contre Israël », a affirmé l’avocat israélien Tal Becker devant la CIJ.
Benyamin Netanyahou a réagi au verdict de la CIJ en qualifiant les « accusations de génocide » de « scandaleuses ». Le chef de gouvernement israélien avait déjà laissé entendre qu’il ne se sentirait pas obligé de suivre une ordonnance de la cour. « Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni l’Axe du Mal, ni personne d’autre », avait-il lancé, avant même de connaître la position de la Cour.
L’organisation islamiste palestinienne Hamas s’est engagée jeudi à respecter un cessez-le-feu s’il était réclamé par la CIJ, mais à condition qu’Israël s’y conforme aussi. Le groupe terroriste a qualifié dans un communiqué la décision de la Cour internationale de justice de « développement important », qui « contribue à isoler Israël » et « dénoncer ses crimes » dans la bande de Gaza.
Le point via CONGO PUB Online