La visite de Volodymyr Zelensky en France s’est achevée ce vendredi 7 juin, à l’issue d’une rencontre entre le chef de l’État ukrainien et son homologue français, au palais de l’Élysée. Deux journées placées sous le registre du symbolique, avec la participation de Volodymyr Zelensky aux commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié et sa prise de parole devant les députés de l’Assemblée nationale.
Très médiatisée en France, la venue de Volodymyr Zelensky sur les plages de Normandie l’a été nettement moins en Ukraine. C’est plutôt normal, car si l’histoire du D-Day est connue en Ukraine, à travers les films de Steven Spielberg notamment, la bataille de Normandie, n’est pas au centre du récit historique de la Seconde Guerre mondiale, de ce côté de l’Europe, où s’est jouée l’importante bataille du front de l’Est. Les médias ukrainiens ont fait le service minimum, passant assez rapidement sur les commémorations dans les journaux.
Néanmoins, des éditorialistes de Kiev se sont arrêtés un peu plus sur la prise de parole de Volodymyr Zelensky à l’Assemblée nationale, qualifiée de « discours passionné ». Mais l’essentiel était ailleurs, à savoir le contenu politique de la visite, les entretiens bilatéraux de Volodymyr Zelensky avec Joe Biden et Emmanuel Macron. Et de façon très pragmatique, les Ukrainiens se sont intéressés avant tout aux nouvelles annonces faites par le président français.
Ce vendredi soir, à la télévision ukrainienne, des spécialistes en aéronautique expliquaient les spécificités de l’avion de chasse français Mirage 2000, qui fera son apparition dans le ciel ukrainien, piloté par des pilotes ukrainiens. À Kiev, tout le monde s’est un peu focalisé sur les F-16 américains, mais la fourniture de Mirage est appréciée à sa juste valeur, car on sait qu’il faudra 200 avions de chasse pour faire le poids face aux Russes.
Les journaux ukrainiens commencent aussi à parler de la « brigade française », pour évoquer ces 4500 hommes qui seront formés par des instructeurs français. Tout est bon à prendre pour alléger le fardeau des officiers ukrainiens, pour que ces derniers se consacrent à leur tâche sur le front.
L’autre annonce qui a été retenue, c’est la création en Ukraine d’une filiale du groupe d’armement franco-allemand KNDS, pour produire sur place des équipements d’artillerie et des obus, qui sont le nerf de la guerre.
Infrastructures
On en a moins parlé, mais la création d’un fonds de soutien de 200 millions d’euros pour les infrastructures énergétiques est fondamentale. C’est désormais officiel : l’agence française de développement va s’installer en Ukraine.
Des investissements français, publics et privés, vont être ciblés sur le secteur énergétique, et c’est tout aussi important que le militaire, car actuellement les Ukrainiens sont privés de courant plusieurs heures par jour. Certains experts estiment que l’hiver prochain, les habitants de Kiev pourraient disposer d’électricité seulement de deux à quatre heures par jour…
RFI via CONGO PUB Online