Pour la première fois depuis le début de la guerre – et à l’exception de la trêve d’une semaine en novembre dernier – l’enclave palestinienne connaît une relative accalmie. Israël semble davantage préoccupé par sa frontière nord, où la tension monte quotidiennement avec le Hezbollah libanais. Toutefois, ses bombardements ne se sont pas arrêtés pour autant dans la bande de Gaza. Ils ont juste relativement baissé en intensité, nous raconte un Gazaoui, contacté depuis Jérusalem.
« On entend moins de bombardements, mais les drones israéliens sont toujours là », raconte Mohamed. Originaire de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le jeune homme a trouvé refuge à Deir al-Balah, dans le centre de l’enclave. Déplacé de force par les combats.
« À Deir al-Balah, la situation est plus ou moins stable, Dieu merci. Mais il y a toujours des frappes qui ciblent Nusseirat, pas loin d’ici. Quant à Rafah, ne me demandez pas quelle est la situation là-bas. Plus personne n’y a accès. Même les journalistes gazaouis n’y vont plus. La ville est entièrement bouclée par Israël. Ils en ont pris le contrôle », explique Mohamed à notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa.
« Les destructions s’étendent à perte de vue »
L’armée israélienne a lancé une offensive terrestre contre Rafah, il y a un mois et demi. Persuadée que le commandement du Hamas y était retranché. Les dirigeants du groupe armé palestinien sont toujours introuvables. Mais cette opération a contraint plus d’un million de civils palestiniens à fuir, selon l’ONU. Aujourd’hui, Mohamed espère le retrait de l’armée israélienne, afin de rentrer chez lui.
« L’armée était positionnée à 200 ou 300 mètres de notre maison. Aux dernières nouvelles, notre maison était toujours debout, lorsque nous avons fui. Mais je sais qu’une grande partie de Rafah a été entièrement rasée par les frappes israéliennes. Les destructions s’étendent à perte de vue ».
Après plus de 40 jours de combats à Rafah, l’armée israélienne affirme avoir éliminé « la moitié des forces du Hamas présentes dans ce secteur du sud de la bande de Gaza ». Mais un porte-parole de l’armée a exprimé un doute, quant à l’éradication totale du groupe armé palestinien. Il a été immédiatement recadré par le gouvernement israélien.
Escalade à la frontière libanaise
La situation à la frontière avec le Liban au nord du pays préoccupe beaucoup Israël, écrit l’AFP. Les échanges de tirs entre l’armée et le Hezbollah, un allié du Hamas, se sont intensifiés ces dernières semaines. Jeudi, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques, notamment le tir de « des dizaines de roquettes Katioucha » sur une position militaire dans le nord d’Israël, après la mort d’un de ses combattants dans une frappe israélienne dans le sud du Liban.
L’armée israélienne a confirmé avoir « éliminé » un commandant du mouvement et frappé « un site de lancement de missiles sol-air » du Hezbollah, groupe armé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël. Dans un discours incendiaire mercredi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti qu’« aucun lieu » en Israël ne serait épargné par les missiles et les drones de son mouvement en cas d’attaque israélienne contre le Liban.
Mardi, l’armée israélienne a annoncé que des plans opérationnels pour une « offensive au Liban » avaient été « validés », et le chef de la diplomatie Israël Katz a affirmé que « dans une guerre totale, le Hezbollah sera détruit ».
France 24 via CONGO PUB Online