Le grondement des armes lourdes a remplacé le bruit des moteurs aux postes de contrôle. Ce mercredi 3 décembre, la localité frontalière de Kamanyola est coupée en deux : au sud, les positions des FARDC ; au nord, jusqu’à la barrière rwandaise fermée, les rebelles de l’AFC-M23.
La violence a surgi en pleine nuit à Katogota, à une vingtaine de kilomètres. Vers 3 heures, une source locale décrit l’assaut des rebelles. La réplique des FARDC et des miliciens Wazalendo, quatre heures plus tard, a repoussé le front jusqu’ici, transformant cette ville de transit en champ de bataille.
Des familles entières, ballotées entre les tirs, ont tenté de se réfugier au Rwanda voisin. Elles se sont heurtées dans un premier temps à des barrières closes, Kigali invoquant la crainte d’infiltrations. En milieu de journée, les portes se sont entrouvertes pour laisser passer un flot de civis épuisés, abandonnant derrière eux maisons brûlées et écoles détruites.
Ce regain de violence offre un contraste cruel avec l’agenda diplomatique. Dans moins de 24 heures, les présidents Tshisekedi et Kagame sont censés parapher un accord de paix à Washington. Sur le terrain, chaque coup de feu semble être un démenti cinglant à ces promesses sur papier. À Kamanyola, la paix ne se signe pas, elle se dispute, mètre par mètre, dans la fumée des combats qui persistent en fin de journée.
Par Marc Kabido, correspondant à Uvira
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