États-Unis: Benyamin Netanyahu devant un Congrès américain divisé

par Sam's Londele

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a prononcé un discours mercredi 24 juillet devant le Congrès américain, plus de neuf mois après l’attaque du Hamas le 7 octobre et le début de la guerre à Gaza. Sa venue a vivement été critiquée, des milliers de manifestants ont protesté devant le Capitole, et des élus démocrates ont décidé de boycotter la venue de l’homme politique.

Benyamin Netanyahu a été longuement applaudi à son entrée dans le Congrès américain par les élus républicains. « Pour que les forces de la civilisation triomphent », les deux pays doivent « rester unis », a-t-il déclaré.

Il s’est dit « confiant » sur l’aboutissement des efforts pour faire libérer les otages détenus par le Hamas, considérant que ces efforts « peuvent être couronnés de succès ». Netanyahu a notamment remercié son homologue américain « pour ses efforts inlassables » en faveur des otages. Le Premier ministre israélien a insisté devant les élus du Congrès l’importance du lien qui unit les deux pays.

« Nous ne nous protégeons pas seulement nous-mêmes. Nos ennemis sont vos ennemis, notre combat est votre combat, et notre victoire sera votre victoire », a-t-il déclaré, ajoutant qu’Israël ferait « tout le nécessaire » pour « rétablir la sécurité » à sa frontière nord. Le dirigeant a également partagé sa « vision pour Gaza », avançant que « la démilitarisation et la déradicalisation de Gaza » pourront « conduire à un avenir de sécurité, de prospérité et de paix ».

Lors de son discours, Benyamin Netanyahu s’est montré critique envers l’Iran, qualifiant sa politique « d’axe de la terreur » qui « défie les États-Unis, Israël et nos amis arabes. Il ne s’agit pas d’un choc de civilisations, mais d’un choc entre la barbarie et la civilisation », a-t-il lancé. Les militants pro-Gaza ont, eux, été désignés d’« idiots utiles de l’Iran » par le Premier ministre, qui assure que Téhéran finance ces manifestations.

Il a également rendu hommage à l’ancien président Donald Trump pour avoir promu les accords d’Abraham et d’avoir reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, « une capitale éternelle et indivisible ». Il entretient avec l’ex-président américain de très bonnes relations et a dénoncé la tentative d’assassinat « ignoble » qui a visé le candidat républicain le 13 juillet dernier.

À la veille de sa rencontre avec Joe Biden, Benyamin Netanyahu le remercie pour son soutien à Israël, mais ajoute que son pays a besoin d’outils, c’est-à-dire d’armes, plus rapidement, pour finir le travail plus rapidement. 

C’est la quatrième fois – un record pour un dirigeant étranger – que Benyamin Netanyahu s’adresse ainsi au Congrès, un honneur généralement réservé aux dirigeants en visite d’État.

En Israël, la déception des familles d’otages

Le discours du Premier ministre israélien a été retransmis en direct sur un grand écran, place des otages à Tel Aviv. La déception des familles est grande, soulignent ce jeudi matin les médias car il y manquait la petite phrase qu’ils attendaient : celle annonçant la finalisation d’un accord de libération des captifs. En fait, c’est le contraire qui s’est produit. Juste avant le discours le report de la reprise des pourparlers a été annoncé, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.

C’était un discours pour les Américains prononcé par le Premier ministre le plus Américain qu’ait connu Israël, proclame un éditorialiste. « Bibi et sa chorale », titre un journal. « Parler c’est la seule chose qu’il sache faire ». Des paroles mais très peu d’actes, affirment plusieurs articles. Un discours brillant et sans compromis, souligne le quotidien de droite Israël Hayom. Dommage seulement, poursuit l’auteur de l’analyse, qu’un plan détaillé politico-stratégique pour l’après-guerre à Gaza n’y figure pas. Et pour Haaretz, le quotidien de la gauche israélienne, malgré le spectacle donné par cette allocution devant les deux chambres du Congrès, la visite de Netanyahu à Washington est totalement marginalisée. Sans recette pour la fin de la guerre, son discours n’a pas vraiment rencontré la réalité.

Une visite critiquée aux Etats-Unis

La venue de Benyamin Netanyahu a causé une vive polémique aux États-Unis, alors que le pays traverse une période de pleine effervescence politique, suite au retrait de Joe Biden de l’élection présidentielle de novembre prochain, qui laisse sa place à Kamala Harris.

De nombreux élus démocrates sont vent debout contre le dirigeant de droite israélien, condamnant sa conduite de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, qui s’est traduite par des milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire. Plusieurs d’entre eux ont boycotté le discours au Congrès, dont la très influente Nancy Pelosi ou les élues progressistes Rashida Tlaib et Alexandria Ocasio-Cortez.

Sur son compte X, le sénateur de gauche Bernie Sanders a dénoncé la venue du dirigeant israélien. « Depuis le début de la guerre à Gaza, au moins 39 000 Palestiniens ont été tués et 89 000 blessés. Netanyahu est un criminel de guerre. Il ne devrait pas s’adresser au Congrès », écrit-il.

Des milliers de manifestants anti-Netanyahu à Washington

Des milliers de manifestants se sont rassemblés derrière un large périmètre de sécurité autour du Congrès. Ils ont notamment scandé « Palestine libre », demandé un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et ont brandi des pancartes exhortant les États-Unis à « cesser l’aide américaine à Israël ».

Des manifestants pro-palestiniens protestent le jour du discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une réunion conjointe du Congrès à Capitol Hill, à Washington, aux États-Unis, le 24 juillet 2024.
Des manifestants pro-palestiniens protestent le jour du discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une réunion conjointe du Congrès à Capitol Hill, à Washington, aux États-Unis, le 24 juillet 2024. REUTERS – Nathan Howard

Six personnes ont été arrêtées dans l’hémicycle de la Chambre des représentants, lieu où le Premier ministre israélien s’est exprimé, car elles ont « perturbé » le discours, a écrit la police du Capitole sur X.

Il y a deux choses. La première, c’est que Netanyahu est un criminel de guerre et n’aurait jamais dû être invité au Congrès. Et la deuxième, c’est que ce n’est pas seulement Netanyahu qui a été reconnu coupable du crime d’apartheid et du génocide en cours à Gaza. Les gens qui exigent un cessez-le-feu, qui exigent un embargo sur les armes, sont la majorité dans ce pays.

RFI via CONGO PUB Online

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