C’est l’une des conséquences de la guerre à Gaza et des campagnes de boycott international : l’assureur français AXA a cessé tout investissement dans plusieurs banques israéliennes accusées de financer des colonies illégales en territoires palestiniens.
Un récent rapport de l’ONG internationale Eko, qui milite depuis des mois pour ce désengagement, révèle qu’entre fin 2022 et le printemps 2024, AXA a revendu plus de 20 millions de dollars d’actions dans des banques israéliennes figurant sur une liste de l’ONU pour leur implication dans ces colonies.
Pour Daphné Cronin, porte-parole de l’ONG Eko, ce retrait est le fruit des pressions exercées par l’association : « Notre ONG avait déjà épinglé l’assureur en 2019 pour ses investissements dans ces banques. Aujourd’hui, on a les données qui confirment qu’AXA s’est entièrement désengagé des cinq banques israéliennes qui financent les colonies illégales en Palestine occupée. »
BIG WIN for Palestinian rights: Activists force insurance giant @AXA and its CEO @thomasbuberl to divest from ALL Israeli banks financing illegal settlements on stolen Palestinian land, and from Israel's largest weapons manufacturer, Elbit Systems. pic.twitter.com/8BeO4qJ9Al
— Ekō (@Eko_Movement) August 21, 2024
« Les investissements étrangers en Israël ont chuté de 60% »
Interrogée par RFI, AXA a reconnu que l’inscription de ces banques sur la liste de l’ONU avait été un facteur décisif « parmi d’autres ». En effet, la guerre à Gaza, combinée aux menaces de boycott, a poussé de nombreux investisseurs à fuir Israël. L’économiste israélien Jacques Bendélac souligne cet effet domino : « Il y a à la fois ces menaces de boycott international, qui influencent beaucoup l’activité en Israël, et puis il y a aussi l’incertitude, le risque géopolitique, qui font fuir beaucoup de partenaires et d’investisseurs. Depuis le début de la guerre, les investissements étrangers en Israël ont chuté de 60%. »
Cette chute sans précédent a de lourdes conséquences pour l’économie israélienne. En juin, le géant américain Intel a suspendu un projet de construction d’une usine de puces électroniques, un investissement de 25 milliards de dollars qui pourrait ne jamais voir le jour. Une situation inédite depuis la création de l’État d’Israël.